Corrigé Epreuve 2004 : SPLEEN (Jules Laforgue)

- Situation : Jules Laforgue, 1860-1887, donne une forme poétique à l’esprit décadent. Son vers, souvent disloqué, est l’image d’une nature instable. Sa langue, où se mêlent les termes triviaux et les termes rares, reflète le désordre d’une pensée qui ne parvient ni à se libérer de ses obsessions, ni à se prendre tout à fait au sérieux.http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Laforgue , http://www.laforgue.org/

- Poème lyrique extrait de « Poèmes inédits » publié à titre posthume en 1890.

- Idée générale : Evocation de l’ennui et de la solitude dans la tradition romantique (mal du siècle) et symboliste (spleen baudelairien)

Plan commentaire suivi 
1) L’ennui dans la maison (Vers 1 à 8) 
2) L’ennui dans la rue (Vers 9 à 11) 
3) L’ennui de retour à la maison (Vers 12 à 14)

Plan commentaire composé 
Centre d’intérêt 1 : Le spleen du poète. Témoignage sur son ennemi, sa tristesse, sa solitude 
Centre d’intérêt 2 : Correspondances entre l’état d’esprit du poète et le paysage externe (grisaille, morosité…)

Fiche technique

- Style télégraphique : phrases brèves, disloquées qui témoignent du désordre intérieur du poète. 
- Titre « Spleen » qui rapproche de Baudelaire et Mallarmé du mouvement du symbolisme. (poètes décadents à la fin du XIXe siècle) 
- Expression : impression d’un voile qui brouille la vue et qui l’empêche de se déployer, « ciel gris », « brume de suie », « des ombres »… 
- Ennui général d’où l’imprécision volontaire avec les termes « en haut », « en bas » 
- Hyperbole sur V2 « éternelle pluie » rend compte d’un ennui exacerbé 
- Paradoxe dans le lexique « regarde sans voir » ce qui montre un être coupé du monde, qui ne s’intéresse à rien 
- Métaphore verbale « fouillant » : un esprit désorienté 
- Strophe 2 : montre un esprit dans le néant sans objet précis, comme un automate 
- Interjection « bah » résonne comme un cri de lassitude, de découragement révélant un certain désir de sortir de cet état d’ennui permanent 
- Changement de cadre : reproduction de la même réalité à travers déjà le style entraînant des phrases courtes, disloquées 
- Le dégoût du poète transparaît sur le regard qu’il jette dehors principalement sur les « passants » (expression péjorative)
- Allitération en « p » : suggestion de la monotonie 
- Enumération V10 et la suspension : traduit une aversion du monde extérieur et un ennui sans fin 
- Polysyndète avec la répétition de « et » (V11…14) : expression de la monotonie et de la répétition routinière 
- Bouleversement du sonnet avec le retrait du 2e vers du tercet entraînant un sentiment de désolation et de révolte qui traduisent une certaine incompréhension 
- Mise en relief au dernier vers de la solitude du poète, et de son calvaire infini accentué par l’impossibilité de trouver le sommeil

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