2013

 

SUJET 1 : RESUME – DISCUSSION.

                                                Rôle de la curiosité dans la recherche scientifique

L’enfant est curieux. Tout le monde qui l’entoure l’émerveille et l’étonne. Il voudrait comprendre, et dès qu’il est en état de s’exprimer il pose des questions. Cet ardent désir de comprendre, cet appétit de connaissances se prolonge, sous une forme un peu plus réfléchie et plus approfondie, pendant l’adolescence qui, pour cette raison, est l’âge naturel des premières études supérieures. Plus tard, chez la plupart des hommes, cette curiosité universelle diminue, ou du moins se rétrécit et se concentre, et cette diminution entraîne une limitation des voies qui s’ouvrent devant nous quand nous nous éloignons de la jeunesse.

L’humanité, dans son évolution passée, a suivi une route analogue dans ses grandes lignes à celle que suivent les individus humains au commencement de leur existence. A ses débuts, elle a observé avec curiosité, attention et parfois inquiétude la nature qui l’enserrait : elle a cherché à dégager les raisons et les liens des phénomènes qu’elle constatait autour d’elle. Mais elle n’avait à l’origine auprès d’elle ni parents ni maîtres pour l’instruire et fréquemment elle a cru trouver dans des mythes souvent poétiques, mais toujours trompeurs, une interprétation sans valeur réelle des faits qu’elle cherchait à comprendre. Ensuite, depuis quelques siècles, elle est parvenue à son adolescence et s’est dégagée de ses premières erreurs. Comme sa curiosité pouvait désormais s’appuyer sur une raison plus ferme et sur un esprit critique plus aiguisé, elle a pu poursuivre l’étude des phénomènes avec des méthodes d’investigation plus sûres et plus rigoureuses.

Ainsi est née la science moderne, fille de l’étonnement et de la curiosité, et c’est toujours ces deux ressorts cachés qui en assurent les progrès incessants. Chaque découverte nous ouvre des horizons nouveaux et, en les contemplant, nous ressentons de nouveaux étonnements et nous sommes saisis par de nouvelles curiosités. Et, comme l’inconnu s’étend toujours indéfiniment devant nous, rien ne paraît pouvoir interrompre cette succession continuelle de progrès qui assouvissent nos anciennes curiosités, mais en suscitent immédiatement de nouvelles à leur tour génératrices de nouvelles découvertes.

 

                                               Louis de Broglie, Prix Nobel de Physique, Sur les sentiers de la science,

                                                                          Albin Michel, 2e éd., 1960.

 

Résumez ce texte en 100 mots ; une marge de 10 % de plus ou de moins est admise.

Discussion :

Louis de Broglie estime que : « rien ne paraît pouvoir interrompre cette succession continuelle de progrès qui assouvissent nos anciennes curiosités, mais en suscitent immédiatement de nouvelles à leur tour génératrices de nouvelles découvertes. » Qu’en pensez-vous ?

 

Sujet II : Commentaire SUIVI OU COMPOSE

 

                   IN MEMORIAM

        C’est Dimanche.

        J’ai peur de la foule de mes semblables au visage de pierre.

        De ma tour de verre qu’habitent les migraines, les Ancêtres impatients

        Je contemple toits et collines dans la brume

        Dans la paix - les cheminées sont graves et nues.

        A leurs pieds dorment mes morts, tous mes rêves faits poussière

        Tous mes rêves, le sang gratuit répandu le long des rues, mêlé au sang des boucheries.

        Et maintenant, de cet observatoire comme de banlieue

        Je contemple mes rêves distraits le long des rues, couchés au pied des collines

        Comme les conducteurs de ma race sur les rives de la Gambie et du Saloum

        De la Seine maintenant, au pied des collines.

        Laissez-moi penser à mes morts !

       C’était hier la Toussaint, l’anniversaire solennel du Soleil

       Et nul souvenir dans aucun cimetière.

       O Morts, qui avez toujours refusé de mourir, qui avez su résister à la Mort

       Jusqu’en Sine jusqu’en Seine, et dans mes veines fragiles, mon sang irréductible

       Protégez mes rêves comme vous avez fait vos fils, les migrateurs aux jambes minces.

       O Morts ! défendez les toits de Paris dans la brume dominicale

       Les toits qui protègent mes morts.

       Que de ma tour dangereusement sûre, je descende dans la rue

       Avec mes frères aux yeux bleus

       Aux mains dures.

 

                                         Léopold Sédar SENGHOR, Chants d’ombre, 1945.

 

Sous forme de commentaire suivi ou composé, vous analyserez ce poème de Léopold Sédar SENGHOR. Si vous choisissez le commentaire composé, vous pourrez, par exemple, montrer comment à travers le souvenir de ses frères morts pour la France, le poète dénonce l’indifférence dont ils sont victimes avant de prier pour le salut public et la fraternité des races.

 

SUJET III : DISSERTATION

Le poète, dit-on, doit mettre dans ses vers ses problèmes et ceux de tous. Discutez cette affirmation en en vous appuyant sur des exemples tirés des œuvres lues et ou des textes étudiés

 

2006 :

 

SUJET I : RESUME SUIVI DE DISCUSSION.

Rendre le savoir accessible à tous

« Si nous prenons les mesures nécessaires, tous les habitants de la planète pourront bientôt édifier ensemble une nouvelle société de l’information fondée sur les savoirs partagés, sur une solidarité mondiale et sur une meilleure compréhension mutuelle entre les peuples et les nations. Nous ne doutons pas que ces mesures ouvrent la voie à l’édification d’une
véritable société du savoir.» Ainsi se termine la Déclaration de principes adoptée par les représentants de 175 pays, dont près de 50 chefs d’Etat et de gouvernement et plus de 100 ministres, le 12 décembre 2003, à l’issue de la première phase du Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI, ou WSIS en anglais), qui se tenait à Genève dans la droite ligne des grandes conférences de l’ONU sur les thèmes d’avenir, depuis le Sommet de Rio de Janeiro en 1992 sur l’environnement et le développement […].

La Déclaration de principes adoptée à Genève assimile la révolution numérique à une troisième révolution industrielle qui préfigure l’avènement, en ce début du XXIè siècle, d’une nouvelle société de l’information.

L’enjeu principal du SMSI ? Tirer parti des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour promouvoir les objectifs du Millénaire ratifiés à New York en 2000 : réduire la faim et l’extrême pauvreté, assurer l’éducation primaire pour tous, promouvoir l’égalité des sexes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH/SIDA et le paludisme, assurer un environnement durable et mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Force est de constater que l’accès aux TIC est inégalement réparti sur la planète, ne serait-ce qu’au sein des nations riches elles–mêmes : seuls 68% des Américains utilisent régulièrement Internet à ce jour. A l’échelle internationale, selon les chiffres de l’Union Internationale de Télécommunication (UIT), les habitants des pays développés utilisent cinq fois plus le téléphone que les habitants des pays pauvres.

Cette « fracture numérique » est en partie une question d’accès aux infrastructures, relève l’UNESCO dans son rapport intitulé « Vers les sociétés du savoir » publié à la veille du SMSI de Tunis pour servir de base aux réflexions des participants. Mais c’est aussi une question de développement des capacités : « Les succès obtenus par un certain nombre de pays d’Asie dans la lutte contre la pauvreté s’expliquent en grande partie par les investissements massifs qu’ils ont consentis, durant plusieurs décennies, en matière d’éducation, de recherche et de développement.»

                           D’après Abdelaziz Barrouhi, Jeune Afrique / l’Intelligent, n° 2340, du 13 au 19
                            novembre 2005, pages 58-59.

Vous résumerez ce texte de 400 mots au ¼ de sa longueur (une marge de 10% en plus ou moins est admise).

DISCUSSION

Vous discuterez l’idée selon laquelle « tous les habitants de la planète pourront bientôt ensemble édifier une nouvelle société de l’information fondée sur les savoirs partagés, sur une solidarité mondiale et sur une meilleure compréhension mutuelle entre les peuples.»


SUJET II : COMMENTAIRE COMPOSE OU SUIVI

       Justement l’enfant, comme mordu à l’estomac, se pliait de nouveau, avec un gémissement grêle. Il resta creusé ainsi pendant de longues secondes, secoué de frissons et de tremblements convulsifs, comme si sa frêle carcasse pliait sous le vent furieux de la peste et craquait sous les souffles répétés de la fièvre. La bourrasque passée, il se détendit un peu, la
fièvre sembla se retirer et l’abandonner, haletant, sur une grève humide et empoisonnée où le repos ressemblait déjà à la mort. Quand le flot brûlant l’atteignit à nouveau pour la troisième fois et le souleva un peu, l’enfant se recroquevilla, recula au fond du lit dans l’épouvante de la flamme qui le brûlait et agita follement la tête, en rejetant sa couverture. De grosses larmes, jaillissant sous les paupières enflammées, se mirent à couler sur son visage plombé, et, au bout de la crise, épuisé, crispant ses jambes osseuses et ses bras dont la chair avait fondu en quarante-huit heures, l’enfant prit dans le lit dévasté une pose de crucifié grotesque.

                Albert CAMUS, La Peste, Gallimard, 1947.

Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé.

Dans le cadre du commentaire composé, vous montrerez par exemple que le récit imagé des souffrances de l’enfant est une mise en scène pathétique qui cherche à dénoncer «la Providence qui torture des innocents. »

 

SUJET III - DISSERTATION

Dans les Mémoires d’outre-tombe dont la publication a commencé en février 1848, Chateaubriand exprimait cette inquiétude :

« Quelle sera la société nouvelle ? Vraisemblablement, l’espèce humaine s’agrandira ; mais il est à craindre que l’homme ne diminue, que quelques facultés éminentes du génie ne se perdent, que l’imagination, la poésie, les arts, ne meurent dans les trous d’une société ruche où chaque individu ne sera plus qu’une abeille, une roue dans une machine, un atome dans la matière organisée ».

Dans quelle mesure la civilisation de masse actuelle permet-elle de vérifier cette prédiction ?

Justifiez vos craintes ou vos espoirs pour l’avenir sous la forme d’un développement argumenté.

 

2012 :

 

SUJET I : RESUME SUIVI DE DISCUSSION

Pour une adolescence épanouie

L’adolescence ne remplira pleinement sa mission qu’à deux conditions : il faut d’une part qu’elle se réalise et s’épanouisse chez tous ; d’autre part, qu’elle se situe par rapport à l’ensemble de la vie humaine. Nous avons vu, à propos de chaque fait important de leur vie bio-psychologique, comment l’éducation pouvait aider les jeunes gens dans leur croissance. Je n’y reviendrai pas. Mais une grave difficulté surgit du fait que beaucoup d’entre eux, ceux qui sont obligés très tôt de gagner leur vie, n’ont pas le temps, si je puis dire, d’être adolescents. A la ferme et surtout à l’atelier, le contact incessant des adultes, les expériences prématurées, les exposent à mûrir vite, trop vite. Ils sautent de l’enfance à l’âge adulte sans avoir eu le temps de se reconnaître et de se repérer en tant que personnes.

Si la jeunesse est réellement une valeur, il faut que tous les jeunes travailleurs aient la possibilité de goûter aux joies de la vie juvénile. Avec eux, il convient de protéger ce répit trop bref d’une adolescence tronquée, de l’allonger si possible et de leur permettre de s’épanouir dans des organisations souples et variées : Mouvements de jeunesse, Maisons de jeunes, Auberges de la jeunesse, etc.

La difficulté est tout autre en face des étudiants. On n’a pas à craindre ici une adolescence écourtée, mais au contraire une adolescence trop prolongée. Il faut donc s’attacher à donner à ces jeunes gens le goût des activités vraies, leur éviter de se replier trop longtemps sur eux-mêmes et de perdre contact avec la vie sociale. Ainsi, freinant l’une, poussant l’autre, on pourra donner plus de cohésion et d’unité aux deux courants de la jeunesse, tout en lui permettant de se réaliser d’une façon harmonieuse.

Vous voyez ce qu’il faut entendre par la formation de la jeunesse : non sa confiscation au profit d’un parti ou d’une idéologie, mais son épanouissement propre ; non sa domestication en vue d’un conformisme étouffant, mais l’entraînement progressif à l’action personnelle. L’éducateur qui veut réaliser cette tâche délicate a besoin d’un esprit compréhensif et d’une sympathie profonde pour les jeunes gens. Il doit à la fois favoriser l’éveil des forces vives de l’adolescent et l’actualisation de tout son potentiel, et le garder en même temps des excès qui sont la rançon de sa nature. C’est-à-dire éviter que l’imitation tourne à l’agitation, que la ferveur dégénère en fanatisme, que l’esprit d’indépendance se stérilise dans l’insubordination. Pour former la jeunesse, il faut exalter et discipliner toutes ses possibilités. C’est à cette double condition seulement qu’elle pourra accomplir sa mission.

                                                        Maurice DEBESSE, L’adolescence,
                                                               PUF, 20e édition, 1997.

 

RESUME : Vous résumerez ce texte en 110 mots ; une marge de 10 % en plus ou en moins est toutefois admise.

 

DISCUSSION : Pour la formation d’une jeunesse épanouie, Maurice Debesse formule les recommandations suivantes : « … éviter que l’imitation tourne à l‘agitation, que la ferveur dégénère en fanatisme, que l’esprit d’indépendance se stérilise dans l’insubordination ». Qu’en pensez-vous ?

 

SUJET II : COMMENTAIRE SUIVI OU COMPOSE

LIBERTE

Il a gravi la route amère
Le Nègre
La route aux mille épines qui mène aux esclavages
A coups de sang d’acier de scies
Ils ont broyé la vie sur son corps de volcan
Et son coeur est le noir tombeau
Où palpitent les siècles de cadavres amoncelés
Mais il voit sourire le jour
Le Nègre
Le jour aux longues dents dures
Où l’Afrique ne sera plus foetus
Où l’Afrique dressera sa nuque ensanglantée
Et couvrira le ciel de flèches étincelantes
Un sombre soleil siffleur de fer
Emportera ses kilomètres de sueur
Ses labeurs inutiles dans les prés du silence
Et tonnera le tam-tam de la colère dernière
Loin des vautours
Les jours seront de soie sur ses rires retrouvés
Les peuples chanteront les heures d’avenir
Et sur le seuil des cases
   Fraternellement coulera
      le vin de palme
         de la Résurrection.
[…]

                                David DIOP, Coups de pilon, 1956

Faites le commentaire suivi ou composé de ce poème.

Dans le cadre du commentaire composé, vous montrerez, par exemple, comment le poète évoque le calvaire du Nègre avant d’annoncer l’espoir de lendemains meilleurs.

 

SUJET III : DISSERTATION

A quoi peut servir la littérature dans un monde dominé par la technologie ?
Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur des exemples précis tirés de votre expérience personnelle et de vos lectures.

2011

 

SUJET I : RESUME – DISCUSSION.

 

                                                                Savoir s’alimenter

 

Les experts du monde entier (médecins, biologistes, nutritionnistes, diététiciens) sont formels : il existe des relations irréfutables entre la plupart des grandes maladies du monde industriel et la surconsommation ou le déséquilibre alimentaire. Maladies cardiaques, attaques, hypertension, obésité, diabète, dégradation de la qualité de la vie du troisième âge, tel est le lourd tribut que nous devons payer pour trop aimer la viande, les graisses ou le sucre. Jour après jour, année après année, nous préparons le terrain aux maladies qui nous emporteront prématurément. 

Le Tiers-Monde meurt de sous-alimentation…et nous, de trop manger. Pléthore ou carence : les maladies de la malnutrition ou de la sous-alimentation tuent probablement dans le monde d’aujourd’hui plus que les microbes et les épidémies.

Et pourtant, sauf dans le Tiers-Monde, on s’est peu intéressé jusqu’ici à la nutrition, surtout en France. C’est bien connu : nous avons tous, ici, la faiblesse de croire que ce qui touche aux plaisirs de la table est comme notre seconde nature. On n’a rien à nous apprendre en ce domaine. D’ailleurs, quoi de plus triste qu’un « régime », une « diète », le « jeûne » ou « l’abstinence » ? Il faut bien, à la rigueur, y recourir pour traiter des maladies, mais pas pour préserver sa santé, ou plus simplement pour vivre mieux et plus longtemps. 

Cependant, les biologistes vont plus loin : ce que nous mangeons influencerait notre manière de penser et d’agir. Comme le disent si bien les Anglais, : « vous êtes ce vous mangez ». Et les Français d’ajouter : « On creuse sa tombe avec ses dents ». Il ne s’agit donc plus aujourd’hui de perdre quelques kilos superflus, mais tout bonnement de survivre, d’inventer une diététique de survie. Nous avons la mort aux dents. Il est grand temps de réagir. Mais comment ? Pendant des millénaires, les hommes ont cherché à manger plus. Faut-il aujourd’hui leur demander de manger moins ? Peut-on aller contre des habitudes aussi enracinées ? Beaucoup estiment que toute ingérence dans leur mode d’alimentation est une véritable atteinte à leur vie privée. Manger est devenu si banal et si évident qu’on n’y prête plus guère attention. Il en va de même des hommes. Les besoins sont très différents selon les individus. Inégaux dans notre façon d’assimiler une nourriture riche, nous le sommes aussi devant les aliments : certains ne peuvent résister à la tentation. Certains grossissent facilement, d’autres ne prennent jamais de poids. D’autres encore ne parviennent pas à grossir, même s’ils le souhaitent. Les facteurs héréditaires viennent ajouter à la complexité des phénomènes et des tendances. L’environnement ou le terrain moduleront à leur tour ces influences. 

C’est pourquoi il apparaît bien difficile, sinon impossible, de communiquer des règles de vie ou d’équilibre adaptées à chaque cas.

 

                                                           Stella et Joël de ROSNAY La mal Bouffe, édition Olivier Orban

 

Vous résumerez ce texte de 492 mots au quart de sa longueur soit environ 123 mots avec une marge de tolérance de 10 pour cent en plus ou en moins.

 

Discussion : " Vous êtes ce que vous mangez."

 

SUJET II : COMMENTAIRE SUIVI OU COMPOSE

 

                               Aux mystificateurs

         Monstres cyniques en cigare

         Véhiculés d’orgies en vols

         Et baladant l’égalité dans une cage de fer

         Vous prêchiez la tristesse enchaînée à la peur

5        Le chant mélancolique et le renoncement

         Et vos mantes démentes

         Précipitant la mort sur chaque été naissant

         Inventaient le cauchemar des pas cadencés dans les cirques à nègres

        Aujourd’hui vos cités interdites

10     S’ouvrent en pleurs tardifs en serments solennels

        Et vos paroles de sucre inépuisablement rampent

        Entre les ruines accumulées

       C’est l’heure où vos penseurs soudain pris de douleurs

       Accouchent en chœur de l’unité

15    Et convertissent l’éclair en clinquant monotone

       Mais qui cédera à l’invisible torpeur

       Aux pièges tissés autour du berceau vermoulu

      Qui cédera aux trompettes du baptême

       Alors qu’éclatent les cordes au vent dur

20   Et que meurent les mascarades mordues de roc en roc

       Il suffit du frisson du maïs

       Du cri de l’arachide martelant la faim nègre

       Pour diriger nos pas vers la droite lumière.

 

                                                             David DIOP, Coups de pilon, 1961.

 

Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé. Dans le cadre du commentaire composé, vous montrerez par exemple, comment David Diop dénonce l’hypocrisie du colonisateur et exprime la prise de conscience du colonisé.

 

SUJET III : DISSERTATION

Anatole France a écrit : "La science ne se soucie ni de plaire, ni de déplaire. Elle est inhumaine. C'est la poésie qui charme et console. C'est pourquoi la poésie est plus nécessaire que la science." Commentez et discutez cette affirmation.

 

 

2010

 

SUJET 1 : RESUME – DISCUSSION.

PLAIDOYER EN FAVEUR DE LA SCIENCE

La pure connaissance scientifique nous apporte la paix de l'âme en chassant les superstitions, en nous affranchissant des terreurs invisibles, en nous donnant une conscience de plus en plus exacte de notre situation dans l'univers. La Science est en outre, et c'est l'un de ses plus hauts titres, un élément fondamental d'unité entre les pensées des hommes dispersés sur le globe.

Il n'est pas, selon moi, d'autre activité humaine dans laquelle l'accord entre les hommes soit toujours aussi certainement acquis. L'observation scientifique se traduit par les mêmes réactions de pensée quelles que soient la longitude et la latitude.[...] Si le rôle moral et social de la Science pure […] est en général reconnu, c'est sur les applications que se porte la critique, et la Science est considérée comme morale ou immorale suivant que l'usage qui en est fait est bienfaisant ou destructeur. En réalité, il serait plus convenable de faire porter ce jugement non sur la Science, mais sur les hommes qui l'appliquent et l'utilisent. Ceux-ci ne sont pas en général des scientifiques. Ce double aspect de la science peut s’illustrer de nombreuses manières. La machine, le procédé nouveau peuvent provoquer soit une crise douloureuse de chômage, soit l’affranchissement des travailleurs, astreints à un pénible labeur. Dans le domaine même de la guerre, l'étude systématique des alliages a permis de découvrir des aciers nouveaux qui, sous forme de blindages, protègent des combattants, et sous forme de canons plus puissants contribuent à les détruire. La bombe atomique elle-même, dont vous connaissez tous les terrifiants effets […] est l'aboutissement d'une longue série de recherches qui doivent également conduire à des applications pacifiques dans le domaine des sources d’énergie […]. En fait, il est indéniable que les difficultés de notre époque sont dues aux mauvais usages de la Science. Les crises économiques et le chômage qui provoquent les guerres, les destructions massives par l'aviation et par la bombe atomique sont autant de signes très graves qui doivent nous alarmer et provoquer chez chacun de nous des réactions salutaires. Suffirait-il donc, comme il a été suggéré, de fermer les laboratoires, de supprimer les moyens de travail aux savants à défaut de les pendre, et de se contenter d'exploiter les connaissances acquises jugées largement suffisantes ? La nature se chargerait, tôt ou tard, de nous faire mesurer cruellement l'erreur d'une telle attitude. Il est certain que nous serions en proie à des difficultés plus tragiques encore si la science n'avait pas progressé.

 

 Frédéric JOLIOT

 (Conférence de l'UNESCO, 1947)

I. Résumé : Vous résumerez ce texte de 406 mots au ¼ de sa longueur. Une marge de plus ou moins 10% est admise.

II. Discussion : Vous discuterez, en vous appuyant sur des exemples précis, ce point de vue de l’auteur : « Il est certain que nous serions en proie à des difficultés plus tragiques encore si la science n’avait pas progressé. »

 

SUJET II: COMMENTAIRE DE TEXTE

Mon fils je ne rumine plus de haine

L'heure en est révolue

Je n'accable plus le vainqueur

Qu'accable sa propre victoire

Il ne dormira jamais sur ses armes

Qui saccagèrent mes horizons

Mon fils le goût de haine

S'est dissous dans mes veines

Tu n'auras pas connu les trottoirs

Réservés aux Blancs

Ni le cinéma pour les Blancs

Ni l'Eglise pour les Blancs

Ni quartier pour Blancs

Ni cars ni trains ni sucre

Pour blancs et mi-Blancs

Mon fils tu n'auras pas de haine au cœur

- Alors ? Alors ? Mon père ?

- Tu auras la tête lucide

Et les reins solides.

 

Malick Fall, Reliefs

cité par Lilyan KESTELOOT in Anthologie négro-africaine

 Ed. Marabout Université, 1978, p 329.

 

Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé. Si vous choisissez le commentaire composé, vous pourrez montrer par exemple, comment le poète, en invitant la jeune génération au dépassement, procède à la dénonciation de l'oppression raciale.

 

SUJET III : DISSERTATION

«De la bombe atomique à la destruction de la couche d'ozone, tout porte à croire qu’aucune littérature n'arrivera à humaniser la science.» Commentez et discutez, en l'illustrant d'exemples précis, ce jugement sur les rapports entre la science et la littérature. 

 

 

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