2012 :

 

SUJET I : RESUME SUIVI DE DISCUSSION

Pour une adolescence épanouie

L’adolescence ne remplira pleinement sa mission qu’à deux conditions : il faut d’une part qu’elle se réalise et s’épanouisse chez tous ; d’autre part, qu’elle se situe par rapport à l’ensemble de la vie humaine. Nous avons vu, à propos de chaque fait important de leur vie bio-psychologique, comment l’éducation pouvait aider les jeunes gens dans leur croissance. Je n’y reviendrai pas. Mais une grave difficulté surgit du fait que beaucoup d’entre eux, ceux qui sont obligés très tôt de gagner leur vie, n’ont pas le temps, si je puis dire, d’être adolescents. A la ferme et surtout à l’atelier, le contact incessant des adultes, les expériences prématurées, les exposent à mûrir vite, trop vite. Ils sautent de l’enfance à l’âge adulte sans avoir eu le temps de se reconnaître et de se repérer en tant que personnes.

Si la jeunesse est réellement une valeur, il faut que tous les jeunes travailleurs aient la possibilité de goûter aux joies de la vie juvénile. Avec eux, il convient de protéger ce répit trop bref d’une adolescence tronquée, de l’allonger si possible et de leur permettre de s’épanouir dans des organisations souples et variées : Mouvements de jeunesse, Maisons de jeunes, Auberges de la jeunesse, etc.

La difficulté est tout autre en face des étudiants. On n’a pas à craindre ici une adolescence écourtée, mais au contraire une adolescence trop prolongée. Il faut donc s’attacher à donner à ces jeunes gens le goût des activités vraies, leur éviter de se replier trop longtemps sur eux-mêmes et de perdre contact avec la vie sociale. Ainsi, freinant l’une, poussant l’autre, on pourra donner plus de cohésion et d’unité aux deux courants de la jeunesse, tout en lui permettant de se réaliser d’une façon harmonieuse.

Vous voyez ce qu’il faut entendre par la formation de la jeunesse : non sa confiscation au profit d’un parti ou d’une idéologie, mais son épanouissement propre ; non sa domestication en vue d’un conformisme étouffant, mais l’entraînement progressif à l’action personnelle. L’éducateur qui veut réaliser cette tâche délicate a besoin d’un esprit compréhensif et d’une sympathie profonde pour les jeunes gens. Il doit à la fois favoriser l’éveil des forces vives de l’adolescent et l’actualisation de tout son potentiel, et le garder en même temps des excès qui sont la rançon de sa nature. C’est-à-dire éviter que l’imitation tourne à l’agitation, que la ferveur dégénère en fanatisme, que l’esprit d’indépendance se stérilise dans l’insubordination. Pour former la jeunesse, il faut exalter et discipliner toutes ses possibilités. C’est à cette double condition seulement qu’elle pourra accomplir sa mission.

                                                        Maurice DEBESSE, L’adolescence,
                                                               PUF, 20e édition, 1997.

 

RESUME : Vous résumerez ce texte en 110 mots ; une marge de 10 % en plus ou en moins est toutefois admise.

 

DISCUSSION : Pour la formation d’une jeunesse épanouie, Maurice Debesse formule les recommandations suivantes : « … éviter que l’imitation tourne à l‘agitation, que la ferveur dégénère en fanatisme, que l’esprit d’indépendance se stérilise dans l’insubordination ». Qu’en pensez-vous ?

 

SUJET II : COMMENTAIRE SUIVI OU COMPOSE

LIBERTE

Il a gravi la route amère
Le Nègre
La route aux mille épines qui mène aux esclavages
A coups de sang d’acier de scies
Ils ont broyé la vie sur son corps de volcan
Et son coeur est le noir tombeau
Où palpitent les siècles de cadavres amoncelés
Mais il voit sourire le jour
Le Nègre
Le jour aux longues dents dures
Où l’Afrique ne sera plus foetus
Où l’Afrique dressera sa nuque ensanglantée
Et couvrira le ciel de flèches étincelantes
Un sombre soleil siffleur de fer
Emportera ses kilomètres de sueur
Ses labeurs inutiles dans les prés du silence
Et tonnera le tam-tam de la colère dernière
Loin des vautours
Les jours seront de soie sur ses rires retrouvés
Les peuples chanteront les heures d’avenir
Et sur le seuil des cases
   Fraternellement coulera
      le vin de palme
         de la Résurrection.
[…]

                                David DIOP, Coups de pilon, 1956

Faites le commentaire suivi ou composé de ce poème.

Dans le cadre du commentaire composé, vous montrerez, par exemple, comment le poète évoque le calvaire du Nègre avant d’annoncer l’espoir de lendemains meilleurs.

 

SUJET III : DISSERTATION

A quoi peut servir la littérature dans un monde dominé par la technologie ?
Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur des exemples précis tirés de votre expérience personnelle et de vos lectures.

OIF
RESAFAD

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