2011

 

SUJET 1 : RESUME – DISCUSSION.

 

                                                                        Savoir s’alimenter

Les experts du monde entier (médecins, biologistes, nutritionnistes, diététiciens) sont formels : il existe des relations irréfutables entre la plupart des grandes maladies du monde industriel et la surconsommation ou le déséquilibre alimentaire. Maladies cardiaques, attaques, hypertension, obésité, diabète, dégradation de la qualité de la vie du troisième âge, tel est le lourd tribut que nous devons payer pour trop aimer la viande, les graisses ou le sucre. Jour après jour, année après année, nous préparons le terrain aux maladies qui nous emporteront prématurément. 

Le Tiers-Monde meurt de sous-alimentation…et nous, de trop manger. Pléthore ou carence : les maladies de la malnutrition ou de la sous-alimentation tuent probablement dans le monde d’aujourd’hui plus que les microbes et les épidémies. 

Et pourtant, sauf dans le Tiers-Monde, on s’est peu intéressé jusqu’ici à la nutrition, surtout en France. C’est bien connu : nous avons tous, ici, la faiblesse de croire que ce qui touche aux plaisirs de la table est comme notre seconde nature. On n’a rien à nous apprendre en ce domaine. D’ailleurs, quoi de plus triste qu’un « régime », une « diète », le « jeûne » ou « l’abstinence » ? Il faut bien, à la rigueur, y recourir pour traiter des maladies, mais pas pour préserver sa santé, ou plus simplement pour vivre mieux et plus longtemps. 

Cependant, les biologistes vont plus loin : ce que nous mangeons influencerait notre manière de penser et d’agir. Comme le disent si bien les Anglais, : « vous êtes ce vous mangez ». Et les Français d’ajouter : « On creuse sa tombe avec ses dents ». Il ne s’agit donc plus aujourd’hui de perdre quelques kilos superflus, mais tout bonnement de survivre, d’inventer une diététique de survie. Nous avons la mort aux dents. Il est grand temps de réagir. Mais comment ? Pendant des millénaires, les hommes ont cherché à manger plus. Faut-il aujourd’hui leur demander de manger moins ? Peut-on aller contre des habitudes aussi enracinées ? Beaucoup estiment que toute ingérence dans leur mode d’alimentation est une véritable atteinte à leur vie privée. Manger est devenu si banal et si évident qu’on n’y prête plus guère attention. Il en va de même des hommes. Les besoins sont très différents selon les individus. Inégaux dans notre façon d’assimiler une nourriture riche, nous le sommes aussi devant les aliments : certains ne peuvent résister à la tentation. Certains grossissent facilement, d’autres ne prennent jamais de poids. D’autres encore ne parviennent pas à grossir, même s’ils le souhaitent. Les facteurs héréditaires viennent ajouter à la complexité des phénomènes et des tendances. L’environnement ou le terrain moduleront à leur tour ces influences. 

C’est pourquoi il apparaît bien difficile, sinon impossible, de communiquer des règles de vie ou d’équilibre adaptées à chaque cas.

 

                                                Stella et Joël de ROSNAY La mal Bouffe, édition Olivier Orban

 

Vous résumerez ce texte de 492 mots au quart de sa longueur soit environ 123 mots avec une marge de tolérance de 10 pour cent en plus ou en moins.

 

Discussion : " Vous êtes ce que vous mangez."

 

SUJET II : COMMENTAIRE SUIVI OU COMPOSE

 

                        Aux mystificateurs

        Monstres cyniques en cigare

        Véhiculés d’orgies en vols

        Et baladant l’égalité dans une cage de fer

        Vous prêchiez la tristesse enchaînée à la peur

5      Le chant mélancolique et le renoncement

        Et vos mantes démentes

        Précipitant la mort sur chaque été naissant

        Inventaient le cauchemar des pas cadencés dans les cirques à nègres

        Aujourd’hui vos cités interdites

10    S’ouvrent en pleurs tardifs en serments solennels

        Et vos paroles de sucre inépuisablement rampent

        Entre les ruines accumulées

        C’est l’heure où vos penseurs soudain pris de douleurs

        Accouchent en chœur de l’unité

15     Et convertissent l’éclair en clinquant monotone

        Mais qui cédera à l’invisible torpeur

        Aux pièges tissés autour du berceau vermoulu

        Qui cédera aux trompettes du baptême

        Alors qu’éclatent les cordes au vent dur

20    Et que meurent les mascarades mordues de roc en roc

       Il suffit du frisson du maïs

       Du cri de l’arachide martelant la faim nègre

       Pour diriger nos pas vers la droite lumière.

                                                                     David DIOP, Coups de pilon, 1961.

 

Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé. Dans le cadre du commentaire composé, vous montrerez par exemple, comment David Diop dénonce l’hypocrisie du colonisateur et exprime la prise de conscience du colonisé.

 

SUJET III : DISSERTATION

Anatole France a écrit : "La science ne se soucie ni de plaire, ni de déplaire. Elle est inhumaine. C'est la poésie qui charme et console. C'est pourquoi la poésie est plus nécessaire que la science." Commentez et discutez cette affirmation. 

 

 

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