2015 : De Gaule et la décolonisation

 

SUJET 2 : COMMENTAIRE DE TEXTE

De Gaulle et la décolonisation

Loin d’envisager un relâchement quelconque des liens entre la métropole et ses possessions lointaines, les principes fixés dans l’ancienne capitale de l’Afrique-Equatoriale française (AEF) les déclaraient irrévocables (…)

L’image d’une France assez généreuse pour avoir préparé sans contraintes l’émancipation totale de ses anciens sujets, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, ne crédite pas seulement le général de Gaulle du rare privilège d’avoir su, prévu et voulu l’essentiel avant tout le monde. Elle reconstruit le passé selon les intérêts du jour et couvre rétrospectivement d’un pur esprit libéral des actes décidés dans l’incertitude, sous la pression de circonstances parfois imprévisibles. En réalité, la métropole ne passa pas sans malentendus ni dérobades du programme relativement temporisateur fixé à Brazzaville à l’émancipation rapide et complète de ses territoires africains. Ses choix comportèrent beaucoup plus d’hésitations, d’ambiguïtés, qu’il semble d’ordinaire, et quelques-unes de leurs conséquences compromettant toujours l’équilibre des jeunes Etats indépendants (…).

Lorsqu'il revint au pouvoir, le fondateur de la Ve République trouva cependant, de Dakar à Tananarive, des
interlocuteurs si peu unanimes à désirer l’indépendance qu’il leur proposa d’établir, entre eux et avec Paris, une communauté fédérale, contractuelle et organique (…).
Au Niger, en Guinée son projet suscita l’opposition des dirigeants locaux. Partout ailleurs, il éveilla des ralliements parfois proches de l’enthousiasme (…).

                                                       Gilbert COMTE (1er avril 1980 in Le Monde),
Dossiers et documents, L’Histoire au jour le jour 1955-1962. Le temps des ruptures, P 131.

 

C O N S I G N E S

 

1) Présenter le général De Gaulle en indiquant trois évènements dans lesquels il s’est illustré en Europe et en Afrique.    (04 points)

 

2) Dégager le contexte historique des évènements évoqués dans le texte.     (03 points)

 

3) Identifier dans le texte le nom de l’ancienne capitale de l’AEF, puis préciser la date et la nature de l'évènement qui s’y est produit dans la période évoquée dans le texte..      (06 points)

 

4) Identifier la date, la nature et le contenu de la proposition évoquée dans les deux derniers paragraphes, puis analyser l’accueil que les dirigeants des colonies ont réservé à cette proposition à travers deux exemples différents, ainsi que la portée historique de cet accueil.      (07 points)

 

 

2014 : L'Afrique : La marche vers l'indépendance

 

SUJET 2 : COMMENTAIRE DE TEXTE

La loi-cadre, présentée en 1956, par le ministre Deferre, accentua la parcellisation (…). La fédération, simple « groupe », ne représentait plus une unité politique ; le pouvoir local passa aux mains des partis. La décentralisation administrative était devenue politique. Quid de l’AOF ?

C’était compter sans le nationalisme africain, lentement mûri à travers les luttes syndicales et politiques des années trente, affirmé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Bloc, rassemblement ou regroupement, les partis africains n’aspiraient pas uniquement à l’indépendance mais aussi à l’unité. Est-ce un hasard ? Alors que la Côte d’ivoire, puis la Guinée et le Dahomey acceptèrent la cassure, ce fut au Sénégal et au Soudan que les projets d’union se développèrent et faillirent se réaliser.

L.S. Senghor dénonçait vigoureusement la Balkanisation et militait pour un regroupement politique, « une fédération primaire », dans le même temps où Modibo Keïta, au nom du panafricanisme, réclamait la fusion (…)

Sénégalais et Soudanais tentèrent de faire évoluer leur Etat au sein de la nouvelle Communauté (…) définie par la constitution de 1958.

Réunie à Dakar, du 14 au 17 janvier 1959, une assemblée constituante composée des représentants du Sénégal, du Soudan, du Dahomey et de la Haute-Volta établit un projet de construction politique panafricaine : la Fédération du Mali (…) Quelques mois plus tard, tous les territoires de l’ancienne AOF étaient devenus indépendants.

Le Sénégal et le Soudan se trouvèrent face à face. On sait ce qu’il advint (…)

LAKROUM, (Monique), dans l’Afrique occidentale au temps des français : colonisateurs et colonisés (c.1860-1960), sous la direction de Catherine Coquery-vidrovitch, éditions La Découverte, Paris, 1992, pages
188-189.

 

Q U E S T I O N S


1) Résumer le texte ci- dessus, au 1/4 de sa longueur, avec une marge de plus ou moins 10% (indiquer le nombre total de mots du texte et celui de votre résumé).   (08 points)

 

2) Proposer un titre au texte, (02 points)

 

3) Commenter, le passage en gras dans le second paragraphe en illustrant le propos par des exemples précis.   (05 points)

 

4) Considérant le passage « Le Sénégal et le Soudan se trouvèrent face à face. On sait ce qu’il advint », rappeler, en quelques lignes, dans quelles conditions le Sénégal et le Soudan se sont retrouvés seuls, « face à face » et ce qui advint de la Fédération du Mali.    (05 points)

2010 :

 

SUJET II : COMMENTAIRE DU TEXTE

Ainsi donc une sorte de complicité planétaire sollicitait l’Afrique Noire dans la première décennie d’après-guerre et la poussait vers la liberté. Dans ce nouveau printemps des peuples (printemps souvent sanglant), des effluves incoercibles balayaient le globe. Encore fallait-il des gens pour les capter. En effet toutes ces influences extérieures, si décisives qu’elles fussent, n’auraient pas pu créer l’Afrique Noire d’aujourd’hui si des facteurs internes puissants de libération n’avaient été déjà au travail. Parmi eux la colonisation elle-même (…)

En effet, un effort de guerre exceptionnel fut demandé aux peuples africains (…). La fin de la guerre va amener le légitime désir de retrouver un rythme de vie normal, moins inhumain. Mais les principes coloniaux eux-mêmes inculqués par l’Education et la pratique administrative, ne débouchaient-ils pas sur la revendication anticolonialiste quand on les poussait au bout de leur logique ? (…).
N’oublions pas non plus que les pays colonisateurs ne présentaient pas un front homogène à cet égard.

                                                                        Joseph Ki zerbo (1920-2006)
                                                               Histoire de l’Afrique Noire d’Hier à demain
                                                                       Hatier.Paris 1978 pp. 474 – 475

2007

 

SUJET 2 : COMMENTAIRE DE TEXTE

Il ne peut y avoir aucune hésitation. La politique du Sénégal s’est fixée trois objectifs qui sont, dans l’ordre où elle veut les atteindre : l’Indépendance, l’Unité Africaine et la Confédération.
Nous disons INDEPENDANCE d’abord, mais en nous fixant ce préalable, nous ne faisons qu’interpréter l’aspiration profonde des peuples d’Afrique Noire à la reconnaissance de leur existence nationale.

L’indépendance est un préalable. Elle n’est pas une fin en soi. Elle n’est pas idéale en elle même, mais pour ce qu’elle rend possible. Elle ne véhicule pas une volonté de sécession… C’est pourquoi le dilemme fédération ou sécession nous paraît un faux dilemme et qu’à cet égard notre réponse court le risque de recevoir arbitrairement une interprétation qu’elle n’implique pas naturellement.

Je peux, et j’ai même le devoir de déclarer que demain, tous les « OUI » ne comporteront pas une renonciation délibérée à l’indépendance et que tous les « NON » ne traduiront pas une volonté de rupture complète.

Il y a là une possibilité de malentendu, aussi grave dans l’un comme dans l’autre cas.

Il serait également contraire au droit et à l’équité de considérer comme en état de sécession le territoire qui fait aujourd'hui partie intégrante de la République et qui demain voterait NON.
               

                                                             Valdiodio NDIAYE, Août 1958

OIF
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