Corrigé 2011

 

AUX MYSTIFICATEURS

ELEMENTS DE REFERENCE POUR LA SITUATION

 

David Mandessi Diop : poète sénégalais, 1930-1960 ; poète engagé politiquement; poésie qui exprime sa nostalgie de l’Afrique qu’il a quitté très tôt pour la France où étaient établis ses parents, la dénonciation virulente de la  domination coloniale et la prédiction de la libération certaine du continent africain.

 Coups de pilon, titre évocateur de son œuvre majeure : les poèmes sont des coups de pilon qui suggèrent le réveil de l’Afrique ou la lutte contre les colonisateurs

« Les vautours », poème extrait du recueil : évocation de l’hypocrisie des colonisateurs et la prise de conscience des colonisés

 

PLAN DU COMMENTAIRE SUIVI

V1 à 8 : le passé : l’esclavage

V9 à 15 : le présent : les regrets hypocrites

V10 à la fin : l’avenir : le réveil vers la liberté

 

PLAN DU COMMENTAIRE COMPOSE

CI N°1 : Le double visage du colonisateur

CI N°2 : Le réveil du colonisé et le marche vers la liberté

 

FICHE TECHNIQUE :

Le passé : l’esclavage

 « Monstres cyniques en cigares» : hyperbole interpellation des colonisateurs ;  expression de la dureté (V1)

Champ lexical de l’homme d’affaires : « cigares », « orgies », « vol » « baladant » : évocation du capitalisme ?

« Baladant l’égalité dans une cage de fer » : métaphore : expression de la dictature, l’impunité.

Présentation des colonisateurs sous les traits de monstres déguisés en hommes civilisés

Poésie très suggestive, allusive  par les connotations

« Vous prêchiez» emploi du pronom personnel « vous » ; accusation directe du discours religieux des colonisateurs

Champ lexical de la soumission « tristesse, peur, mélancolique, renoncement » : qualification du discours d’oppression

« Vos mantes démentes » : métaphore bestialisant les colonisateurs : comparaison péjorative avec la mante religieuse, insecte dangereuse qui tue et dévore le mâle après accouplement.

« Précipitant la mort » : métaphore : évocation des crimes

Champ lexical de la terreur « mantes, démentes, mort, cauchemar » : évocation de la terreur répandue par les  colonisateurs

« Des pas cadencés dans les cirques à nègres » : évocation de l’esclavage, image des esclaves noirs enchaînés marchant ; mépris et racisme.

Relever la richesse des jeux sur les sonorités : assonances et allitérations

Noter l’absence de ponctuation : la liberté de création, le rythme original

Noter l’emploi de l’imparfait de l’indicatif : évocation du passé

 

Le présent : les regrets hypocrites

« Aujourd’hui » : notation temporelle : évocation de l’actualité de la colonisation

Champ lexical du regret, des remords « cités interdites, pleurs tardifs, serments solennels, paroles de sucre, rampent » : évocation du changement d’attitude et de discours des colonisateurs : allusion à la période de la décolonisation

« C’est l’heure où » indication temporelle, forme d’aggravation du moment

« Vos penseurs » : Evocation du rôle des intellectuels européens : discours d’unité, de revirement

« Pris de douleurs, accouchent … » métaphore de la parturition : traduit la difficulté du revirement

Noter l’emploi du présent de l’indicatif

 

L’avenir : le réveil vers la liberté

« Mais » : opposition au projet des colonisateurs

« Cédera » : emploi du futur simple : projection dans l’avenir ; traduit la défaite des colonisateurs

« Invisible torpeur », « aux pièges tissés autour du berceau vermoulu » : métaphores : évocation du réveil des colonisés

« Qui cédera » : répétition qui insiste sur la défaite future des colonisateurs, donc l’indépendance

« Trompettes du baptême » : idée de renaissance, allusion aux trompettes du Jugement dernier

Noter la désarticulation de la phrase ; construction parataxique qui traduit la métamorphose

« Alors » transition qui marque la période de changement

« Éclatent les cordes au vent dur » : métaphore qui évoque un changement violent

« Et que meurent les mascarades mordues de roc en roc » : évocation de la fin de la colonisation ; noter l’harmonie imitative.

Les trois derniers vers évoquent les chemins  vers la liberté des colonisés ; « frisson du maïs », « cri de l’arachide », « la droite lumière » : métaphores qui marquent l’accession à la liberté par l’enracinement et  la révolte

 

PROPOSITION DE CONCLUSION

A travers ce poème, David Diop dénonce avec violence les traitements inhumains subis par les Africains : l’esclavage, la colonisation avec leur cortège de racisme, de mépris et de crimes ; par un style très riche en métaphores, répétitions, jeux sur les sonorités, il a su montrer que malgré la domination, l’espoir de la liberté existe et réside dans l’enracinement et la révolte.

 

Corrigé 2010

 

MON FILS…. (MALICK FALL)

ELEMENTS DE REFERENCE POUR LA SITUATION

Malick Fall, écrivain sénégalais : romancier et poète né en 1920 et décédé en 1978 ; diplomate.

Reliefs, recueil publié en 1978

Le poète adresse à la jeune génération un message de paix envers les colonisateurs de l’Afrique

 

PLAN DU COMMENTAIRE SUIVI

Strophe 1 : le dépassement

Strophe 2 : la fin des humiliations

Strophe 3 : la force du pardon

 

PLAN DU COMMENTAIRE COMPOSE

CI N°1 : Evocation d’un passé d’humiliation et de haine

CI N°2 : Le temps des regrets et du dépassement

CI N°3 : La force du pardon

 

FICHE TECHNIQUE

Strophe 1 : le dépassement

« Mon fils » : vocatif, invocation du fils ; dialogue entre le père et son fils, entre générations différentes.

« Je ne rumine plus de haine » : emploi du pronom personnel « je » : expérience personnelle ; changement d’attitude du père : apaisement

« L’heure en est révolue » : changement d’époque, révolution

« Je n’accable plus le vainqueur qu’accable sa propre victoire » : révolution ; « accable » mise en évidence par la répétition qui montre que la victoire a changé de camp ; noter l’harmonie imitative.

«il ne  dormira plus sur ses armes » : métaphore : l’angoisse, la peur qui a changé de camp

« qui saccagèrent mes horizons » : métaphore ; emploi du passé simple : évocation des destructions commises pendant la domination : esclavage et colonisation

 

Strophe 2 : la fin des humiliations

« Mon fils » : reprise du  vocatif ; structure strophe identique avec la strophe 1: les deux premiers vers comme un refrain qui décrit les sentiments du poète et les vers suivants montrent le changement d’époque.

« Le goût de la haine s’est dissous  dans mes veines » : métaphore : apaisement

Evocation de la ségrégation raciale pendant la colonisation

« Ni » anaphore : procédé d’insistance sur la généralisation du racisme entre Blancs, Mulâtres et Noirs.

 

Strophe 3 : la force du pardon

 « Mon fils » : reprise du refrain qui décrit  cette fois les sentiments du fils : l’apaisement

Strophe qui fonctionne comme une conséquence logique de ce qui a été dit dans les précédentes

 

« Alors ? Alors ? » Questionnements, sentiments  de désarroi du fils devant l’attitude du père : attitude de résignation, de lâcheté ?

 

« la tête lucide » et « les reins solides » Les deux derniers vers constituent l’enseignement à tirer de l’expérience du père et l’attitude que le fils doit avoir face au passé d’humiliation et d’oppression : ne plus prêter le flanc, ne plus se laisser tromper, mais aussi, être déterminé et fort ; rappel du discours du Roi Christophe évoquant la remontée de son peuple vers la dignité : « la tête large et froide ».

 

PROPOSITION DE CONCLUSION

Vu  la date de publication en 1978, ce poème est un bilan du lourd passé d’oppression vécu douloureusement par le poète et les gens de sa génération, mais, pour ce dernier, l’heure est non à la haine et à la vengeance, mais au pardon et  au dépassement, car  apportant la lucidité, la force et la détermination pour relever les défis du développement de l’Afrique. Tel est le message de paix, de construction positive que Malick Fall, par une  composition poétique originale caractérisée par des refrains, l’emploi de figures de styles très variées, lance à la nouvelle génération de l’Afrique indépendante, potentiellement tentée par l’aventure sans issue d’une vengeance stérile.

 

Corrigé 2008

 

L’HOMME ET LA MER

ELEMENTS DE REFERENCE POUR LA SITUATION

Charles Baudelaire : </span>XIX^{\'eme} siècle ; précurseur du symbolisme, mouvement littéraire caractérisé par le rejet de la réalité et le refuge dans un monde spirituel; les poètes symbolistes se considèrent comme des incompris dans la société.

 « Les Fleurs du Mal » est le titre provocateur du recueil poétique qui constitue son œuvre majeure ; le projet du poète est d’ « extraire la beauté du mal ».

 

« L’homme et la mer » : Poème extrait de la première partie « Spleen et Idéal » et comme beaucoup d’autres  poèmes du recueil, peut-être inspiré de son voyage par bateau à l’île de la Réunion quand les parents du poète ont décidé de l’éloigner de Paris, inquiets de la vie dissolue qu’il y menait. Evocation des rapports entre l’homme et la mer.

 

PLAN DU COMMENTAIRE SUIVI

Strophes 1 et 2 : la mer, miroir de l’âme humaine

Strophe 3 : les correspondances entre l’homme et la mer

Strophes 4 : l’homme et la mer, deux frères ennemis

 

PLAN DU COMMENTAIRE COMPOSE

 

CI N°1 : les correspondances entre l’homme et la mer

CI N°2 : le conflit éternel entre l’homme et la mer

 

FICHE TECHNIQUE

Strophes 1 et 2 : la mer, miroir de l’âme humaine

« Homme libre » : apostrophe : le poète s’adresse à l’homme qui  s’est affranchi de la réalité matérielle, du Spleen ? S’agit-il du poète lui-même ?

 

« Toujours » : antéposition de l’adverbe ; insistance

 

« Tu chériras la mer » : emploi du futur simple à valeur d’impératif,  injonction, conseil  à l’amour de la mer, à l’attachement privilégié à la mer ;

 

« La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme » : comparaison très expressive : la mer permet de voir son image ; « contemples » : sens mystique : découvrir à travers les choses les signes du spirituel, introspection, voix de la conscience : la mer permet de découvrir son être spirituel et non physique ; noter l’harmonie imitative, le rythme du vers, l’enjambement au vers suivant ;

 

 « Dans le déroulement infini de sa lame » : noter l’harmonie imitative, la force de la rime ; l’idée d’infini montre que la contemplation de la mer mène à la vie spirituelle.

 

« Ton esprit n’est pas un gouffre moins amer » litote : similitude entre l’état d’esprit du poète avec la profondeur et le goût de l’eau de la mer ; idée de tristesse profonde.

 

« Tu te plais à plonger au sein de ton image ; » : métaphore : idée de plongée : la mer est le point d’entrée d’une méditation sur la vie spirituelle

 

« Tu l’embrasses des yeux et des bras,  et ton cœur » : expression de l’idée de fusion charnelle du poète avec la mer  par des termes physiques ; noter le contre-rejet « et ton cœur »

 

« Se distrait de sa propre rumeur » : la mer procure  l’occasion d’évasion, d’apaisement moral

 

« Plainte indomptable et sauvage » : métaphore qui assimile le bruit de la mer à une plainte, à la souffrance ; les deux adjectifs évoquent l’idée de liberté : l’homme libre est-il celui que personne ne peut dompter, dominer, asservir à quoi que ce soit comme la mer? Noter le champ lexical du bruit « rumeur, bruit, plainte ».

 

Strophe 3 : les correspondances entre l’homme et la mer

Emploi  du pronom personnel « vous » : insistance sur l’identité, la ressemblance entre l’homme libre et la mer : « ténébreux et discret » caractère mystérieux et caché

« Homme, nul n’a sondé tes abîmes » : métaphore : explicitation de la complexité de l’homme

« O mer, nul ne connaît tes richesses intimes » : noter le parallélisme des vers ; personnification de la mer : traduit les correspondances existant entre l’homme libre et la mer : allusion à la richesse de la vie spirituelle, les richesses de l’âme.

« Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets ! » : phrase exclamative : insistance sur le refus de partage, de communiquer avec les autres hommes, le manque de sociabilité.

 

Strophes 4 : l’homme et la mer, deux frères ennemis

« Et cependant » : marque d’opposition : expression d’un paradoxe : deux êtres que tout rassemble sont des ennemis

 « Vous vous combattez sans pitié et ni remords » : l’homme et la mer : frères ennemis

« Voilà des siècle innombrables » : hyperbole : insistance sur la longue durée

« Tellement vous aimez le carnage et la mort » : termes forts, violents ; idée de violence gratuite

« O Lutteurs implacables ! O frères ennemis ! » : Conclusion du poème par des phrases exclamatives : sentiment de regret, de tristesse face aux relations conflictuelles, contradictoires ; « frères ennemis » : alliance de mots ; mise en évidence de la cruauté gratuite de l’homme.

 

PROPOSITION DE CONCLUSION

Ce poème semble être une évocation de l’obscurité de l’âme humaine ; à travers l’image de la mer, Baudelaire montre que l’homme est un être indomptable, impossible à connaître et surtout d’une cruauté gratuite : la mer exerce une fascination puissante sur l’homme parce que l’une est le reflet de l’obscurité de la vie intérieure de l’autre, pourtant entre les deux, c’est la haine et le combat éternel ; Il y a l’expression d’une vision pessimiste, misanthropique  sur  la nature humaine.

Son originalité  réside surtout dans sa composition, notamment, le recours à l’image de la mer, à un usage judicieux des procédés de la versification  et à la richesse des  figures de rhétorique par lesquels le poète a su traduire ce sentiment.

 

Corrigé 2009

 

JE VOUS SALUE

ELEMENTS DE REFERENCE POUR LA SITUATION

Véronique Tadjo : écrivaine ivoirienne contemporaine

Poème extrait de Latérite : recueil poétique publié en 1984

La poétesse rend hommage aux laissés-pour-compte dans la société

 

PLAN DU COMMENTAIRE SUIVI

Vers 1 à 7 : Hommage aux déshérités de la ville

Vers 8 à 20 : la condamnation de la cruauté de ville

Vers 21 à la fin : inquiétudes sur le sort des déshérités de la ville

 

PLAN DU COMMENTAIRE COMPOSE

CI N° 1 : la compassion pour les déshérités de la ville

CI N°2 : la condamnation du mode de vie citadin

 

FICHE TECHNIQUE

Poème en vers libres en seule strophe

 

Vers 1 à 7 : Hommage aux déshérités de la ville

« Vous » : emploi de pronom personnel : apostrophe

« Les fouilleurs de poubelle » « les infirmes aux moignons crasseux », « les borgnes », « les hommes rampants », « les maraudeurs », « les gamins des taudis » : emploi de périphrases pour désigner les gens démunis physiquement ou matériellement.

Noter l’accumulation de la mise en apposition et l’alternance entre les vers longs et les vers courts : procédé de mise en relief

Noter la longueur de la phrase.

Répétition du pronom  «vous » : effet d’insistance et de rythme.

« Je vous salue » : sentiment de compassion.

 

Vers 8 à 20 : la condamnation de la cruauté de ville

Emploi de trois phrases interrogatives : questionnement, incompréhension de la situation des déshérités de la ville.

« Fardeau » : sens fort: évocation de la lourde souffrance morale et matérielle vécue par les déshérités

« Ce monde immonde plus lourd que la ville» : comparaison dépréciative du monde avec la ville : mise en relief du caractère répugnant du monde moderne ; noter le jeu sur les sonorités.

« Qui meurt de ses plaies » : métaphore : évocation des difficultés, des aspects immoraux de la vie citadine.

« Quelle puissance » : questionnement sur le non-sens de choix de vivre en ville.

« Terre frigide qui n’enfante des jumeaux que pour les séparer » : métaphore : condamnation de la cruauté de la vie citadine.

« Qui n’élève » : anaphore, répétition : insistance sur la brutalité de la vie urbaine

« Buildings », « tonnes de béton », « asphalte fumant» : champ lexical de l’inhumanité et de dureté.

 

Vers 21 à la fin : inquiétudes sur le sort des déshérités de la ville

Reprise du pronom « vous » : indexation, interpellation

« Mangeurs de restes », « sans-logis », « sans-abris » : évocation des habitants de la rue, les clochards, exclus de la ville.

« Quel regard portez-vous sur l’horizon bleu ?» : métaphore ; questionnement angoissé sur l’avenir des laissés-pour-compte de la ville ; absence d’espoir.

 

PROPOSITION DE CONCLUSION

Ce poème est un cri d’angoisse que Véronique Tadjo lance en faveur  des damnés de la ville ; par une écriture caractérisée à la fois par la richesse des images, des figures de rhétorique et l’emploi d’un vocabulaire familier, elle condamne sévèrement l’inhumanité, la cruauté et l’égoïsme de la vie urbaine qui offre que la misère, le rejet et  désespoir  à ceux qui sont démunis physiquement et matériellement.

 

Corrigé 2007

 

ELEMENTS DE REFERENCE POUR LA SITUATION

Charles Baudelaire : XIXème siècle ; précurseur du symbolisme, mouvement littéraire caractérisé par le rejet de la réalité et le refuge dans un monde spirituel; les poètes symbolistes se considèrent comme des incompris pour qui la vie sociale est le monde du spleen, c’est-à-dire la tristesse, l’ennui et le dégoût de la vie.

 « Les Fleurs du Mal » est le titre provocateur du recueil poétique qui constitue son œuvre majeure ; le projet du poète est d’ « extraire la beauté du mal ».

Poème extrait de la première partie « Spleen et Idéal » où le poète, face au spleen, cherche le refuge dans un idéal.

Dans ce poème, il évoque la mort.

 

PLAN DU COMMENTAIRE SUIVI

Progression en trois parties :

- Strophe 1 et 2 : désir morbide du poète

- Strophes 3 et 4 : l’invitation aux vers

 

PLAN DU COMMENTAIRE COMPOSE

CI N°1 : Le refus de l’horreur de la mort

CI N°2 : L’attitude de révolte et provocation du poète

 

FICHE TECHNIQUE

  • Titre du poème « Le mort joyeux »: oxymoron (association de mots dont les sens sont antinomiques) la mort est associée à l’idée de joie, de bonheur. Défi à la société, banalisation de la mort !
  • Choix personnel du lieu de son enterrement « terre grasse et pleine d’escargot » : milieu naturel, terre riche, image de l’escargot, humidité, terre propice à la décomposition rapide. Mise en relief du complément circonstanciel de lieu « dans une terre grasse  et pleine d’escargots» par l’inversion (hyperbate) (V1).
  • Le poète affirme sa volonté de creuser lui-même sa tombe, s’enterrer lui-même « je veux creuser moi-même», pronom personnel d’insistance « moi-même » : détermination, attitude de défi  à la mort. (V2)
  • « Fosse profonde » : idée de profondeur, aucune remontée possible, enterrement définitif. (V2)
  • Sentiment de jouissance  dans sa tombe : « où je puisse à loisir… » (V3); comparaison « comme un requin dans l’onde » donc mort perçue comme une délivrance.(V4).
  • Justification de son  désir  morbide : aspiration au repos d’un être fatigué et éprouvé par la vie : « étaler  mes vieux os », « dormir dans l’oubli». (V4)
  • Dans la strophe 1 : noter  les procédés de la versification avec l’emploi de 3 alexandrins binaires (1, 2, 4) et d’un alexandrin ternaire intercalé : mise en relief de cette perception de la mort  comme délivrance ;
  • Répétition anaphorique de l’expression « Je hais…, je hais » (V5): haine de la conception sociale de la mort « testaments », « tombeaux » , cérémonial, traditions qui accompagnent la mort .
  • Symétrie des deux hémistiches : parallélisme qui souligne l’égal mépris du poète pour les testaments et les tombeaux.  Volonté de ne laisser aucune trace de son existence.
  • Refus des lamentations, des pleurs, de l’impuissance face à la mort (V 6, 7, 8). Antithèse : préférence d’un supplice atroce consistant à se faire dévorer vivant par des corbeaux à la pitié du monde « des pleurs et des larmes »
  • Importance du champ lexical de la mort violente, atroce « corbeaux, saigner, carcasse »
  • L’emploi d’un bestiaire « escargots, requin, corbeaux » (V1 V4 et V7): renvoie à l’idée d’élévation du spleen vers l’idéal.
  • Etat de dégradation de son corps suggéré par les expressions  « vieux os, carcasse immonde, vieux corps sans âme, mort parmi les morts »
  • Métaphore au V9 : les vers présentés comme des compagnons.
  • Périphrase au V9 : « compagnons sans oreille et sans yeux » met en relief la cécité et la surdité des vers. Sans état d’âme, ils s’adonnent à leur tâche de destruction
  •  
  • Relever les assonances et allitérations
  • Deux tercets consacrés aux « vers » : le poète se délecte de l’évocation la plus hideuse de la mort
  • Apostrophe « O vers ! » (V9) : à mettre en relation avec  l’évocation de la pourriture du corps ; évocation de l’aspect hideux, horrible de ces bestioles
  • « Mort libre et joyeux »  (V10) reprise de l’oxymoron du titre : association de la mort avec la liberté et le bonheur ; assonance en « v »
  • Dans le tercet 1, nous avons une inflation de périphrases qui montre l’importance que le poète accorde aux « vers » : « noirs compagnons sans oreilles ni yeux » (familiarité), « philosophes viveurs » (épicuriens), « fils de la pourriture » : glorification de la déchéance, de l’immonde.
  • Tercet 2 : mise en relief de l’expression « à travers ma ruine » par l’inversion (hyperbate), désir d’anéantissement total.
  • Don de soi « allez sans remords » (V12) ; évocation de la pourriture du corps « ma ruine ».
  • Evocation de la violence « quelque torture »(V13)
  • Evocation de la déchéance physique « vieux corps » et déchéance morale « sans âme » ; sentiment d’ennui absolu, de dégoût de la vie, d’inexistence « mort parmi les morts »

 

PROPOSITION DE CONCLUSION

Ce poème est  une expression de la révolte contre la mort, mais la mort que le poète  vit dans la société avec les autres hommes qu’il considère comme des morts ; pour lui la vraie mort physique est plutôt une délivrance ; ceci explique l’attitude paradoxale du poète exprimée à travers  l’utilisation des puissantes images pleines d’oppositions qui prennent le contre-pied de celles que nous nous faisons habituellement de la mort. Mort physique apparente : le poète ne meurt jamais

 

OIF
RESAFAD

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