Epreuves du bac

2019

 

 

Un sujet au choix du candidat

SUJET N°1 : RESUME DE TEXTE

Catastrophes naturelles : lorsque l’environnement devient une menace

En 1755 déjà, à la suite du séisme qui détruit la grande capitale européenne qu’était Lisbonne, faisant environ 60 000 morts, les échanges entre Rousseau et Voltaire posent la question de la responsabilité sociale dans les catastrophes naturelles. Voltaire défend une vision naturaliste de l’événement et le voit comme un hasard malheureux. Rousseau y oppose une tout autre vision, relevant que Lisbonne est construite sur une zone connue pour sa sismicité, et que son développement impliquait la mise en danger de la très forte population qui s’y concentrait. La responsabilité sociale de la catastrophe ne fait pour lui aucun doute. Ce débat annonce une grande évolution dans la manière de penser les liens entre risque et société. Avec le développement en parallèle de la société industrielle, on entre alors dans « la
société du risque ». Les risques contemporains ne viennent plus seulement de l’extérieur comme sont généralement pensées les catastrophes naturelles, mais ils sont également produits par la société au travers de ses activités industrielles et de l’usage qui est fait des progrès technologiques.

Dans ce contexte, comment appréhender la complexité de l’environnement défini comme un risque, comment en définir la dimension sociale ? L’angle d’approche privilégié a été l’étude de la vulnérabilité. Cette notion est définie comme la probabilité de subir une blessure voire la mort, la détérioration ou la perte des biens de subsistance. Cette probabilité dépend de multiples facteurs, que les chercheurs s’emploient à définir et à évaluer. Réduire les risques doit
donc aussi passer par une limitation de la vulnérabilité des sociétés et leurs biens et de leurs activités.

Mais réduire la vulnérabilité suppose d’en comprendre les mécanismes. Or « les catastrophes sont de véritables révélateurs de vulnérabilités humaines et territoriales au sein des communautés et sociétés frappées ». C’est donc à partir des catastrophes naturelles elles mêmes que les chercheurs essaient de mieux comprendre ce qu’est la vulnérabilité, comment elle s’exprime, pour tenter de la réduire. Les travaux dans ce domaine ont ainsi permis de faire émerger certains facteurs spécifiques. La pauvreté constitue un facteur majeur lorsqu'on s’intéresse à la vulnérabilité à l’échelle mondiale : les populations les plus pauvres sont aussi celles qui subissent le plus durement les phénomènes naturels. Mais certains événements récents, comme le cyclone Katrina aux États-Unis en 2005 ou le séisme de Fukushima au Japon en 2011, mettent en évidence que la pauvreté n’est pas le seul facteur en jeu. D'autres
causes peuvent aggraver, ou, au contraire, réduire la vulnérabilité des sociétés et des territoires. On peut citer par exemple les facteurs organisationnels ou politiques : la société est elle préparée à subir de tels événements, les institutions savent-elles réagir à temps pour limiter les impacts ?

Les recherches récentes montrent que, face aux crues, la mobilité est un facteur de vulnérabilité particulièrement important. Les personnes à mobilité réduite (personnes âgées, enfants en bas âges, personnes handicapées) présentent une vulnérabilité plus importante que les autres. Mais à cette catégorie de vulnérabilité largement identifiée par la recherche, des études ont montré que les automobilistes sont également très vulnérables notamment face aux crues rapides qui caractérisent notamment la zone Méditerranéenne.

Lutoff Céline, extrait de l’Encyclopédie de l’environnement, novembre 2018

 

1. RESUME : Vous résumerez ce texte en 130 mots ; une marge de 10 mots en plus ou en moins est tolérée.

2 .DISCUSSION

Trois théories sont régulièrement convoquées pour expliquer les conséquences dramatiques des catastrophes naturelles sur les populations : la malédiction divine, le hasard malheureux, la responsabilité sociale des hommes.
Analysez chaque théorie en montrant ses fondements et les comportements humains qu’elle implique.

 

SUJET N° 2 : COMMENTAIRE DE TEXTE

                          KAYES

Kayes je suis là
Riche de la nudité de mon coeur

Kayes de ton teint de grés ocré
Ta face de soufre et de phosphore
Ma svelte Massinankée altière
Plus élancée qu’une lance

Tout l’or du Bouré mordant la chair
De tes chevilles tes poignets ton cou
A ma rencontre dans la gare

A l’hôtel tu as ouvert les parfums
D'Orient et du terroir
Quelle langue pour le khâsso
Halam au clair de lune
Ou la peau effleurée du tam-tam
Et je n’étais qu’au seuil de mes songes
Non à la source de mon sang

Cheikh Alioue Ndao, Mogariennes, Présence Africaine, 1970, Page 12.

Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé.

Si vous choisissez le commentaire suivi, vous pouvez analyser la manière dont le poète exprime son admiration de la beauté de la ville d’une part, de ses richesses culturelles et historiques d’autre part.

Si vous choisissez le commentaire composé, vous pouvez, par exemple, analyser le dédoublement de l’image de Kayes, tantôt présenté comme une charmante ville hospitalière, tantôt comme une belle femme séductrice.

SUJET N° 3 : DISSERTATION

Léopold Sédar Senghor écrit dans la postface de son recueil intitulé Ethiopiques : «La poésie ne doit pas périr. Car alors, où serait l’espoir du monde ? »

Vous montrerez d’abord ce qui justifie la crainte de Senghor de voir la poésie disparaître, ensuite ce qui fait de la poésie une source d’espoir, enfin ce qui explique que le monde a besoin, en plus de la poésie, d’autres ressources pour entretenir son espoir.

 

2018

 

 

SUJET I : RESUME - DISCUSSION

Au stade actuel de notre civilisation, l'expérimentation sur l'animal reste une nécessité et réclamer sa suppression relève de l'utopie. Cela dit, il reste légitime de s'interroger sur la manière dont est pratiquée cette expérimentation, de la collecte des animaux à leur mort.

Il est exact que les opérations sanglantes sont maintenant presque toujours pratiquées sous anesthésie. Je connais cependant quelques exceptions qui ne sont pas toutes scientifiquement justifiées. En outre, surtout en pharmacologie, les injections de produits à tester sont faites sans précautions, quelle que soit leur nature. De toute manière, il est rare que l'animal soit ensuite maintenu sous anesthésie, ou tout au moins sous analgésiques, même lorsque les suites de l'intervention sont extrêmement pénibles. Or, ce serait non seulement possible, mais techniquement souhaitable dans la plupart des cas. Quelques services le font déjà pour des raisons d'éthique, ou simplement par souci de perfection méthodologique. Cette pratique pourrait facilement être étendue à tous les laboratoires de recherches fondamentales. Elle se heurterait, évidemment, à plus de difficultés lors des tests pharmacologiques, tout au moins lors de la première phase, qui se pratique sur des lots importants de rats et de souris. Mais c’est uniquement une question de temps et d'argent. Enfin, nombre d'animaux doivent être tués (survivants expérimentaux, témoins à autopsier à titre de comparaison, etc...). Je regrette généralement d'avoir à dire que l'opération n'est pas toujours réalisée d'une manière convenable.

Un autre problème est celui de la vie des animaux avant l’'expérimentation, ou après, si celle-ci a été bénigne et peut se répéter. Ces conditions sont généralement convenables pour les petits rongeurs élevés dans des cases standard peu coûteuses. Il n'en est pas de même pour les animaux plus grands, chats et surtout chiens et singes. Certaines «animaleries» sont parfaitement scandaleuses et laissent d’ailleurs perplexe quant à la qualité scientifique des résultats obtenus sur les sujets qui y vivent. D'autres sont plus modernes et mieux tenues, mais trop souvent il n’y est fait aucun effort pour un minimum de confort psychologique et, par exemple, des espèces fondamentalement sociales sont maintenues dans l'isolement (...).

Indépendamment des traitements subis par les animaux d'expérience, le nombre de ceux qui sont utilisés mérite aussi d’être examiné. Ce nombre est manifestement excessif, pour des raisons multiples parmi lesquelles on peut citer le manque d'homogénéité des lots, de mauvais protocoles expérimentaux, une utilisation routinière de la statistique, de fréquents doubles emplois et, enfin, des expériences inutiles. || va de soi qu'en recherche fondamentale des tâtonnements sont inévitables, avec une proportion d'échecs élevée. Mais, lorsque deux équipes concurrentes travaillent sur le même sujet, avec les mêmes méthodes, leur seul souci est d'arriver la première et le gaspillage des animaux leur importe peu.

                                                                                                Henri Saint-Girons, Directeur de recherche au CNRS.

 

CONSIGNES

1) Résumez le texte en 110 mots avec une marge de tolérance de 10 mots en plus ou en moins.

2) Discutez l'opinion suivante: « l'expérimentation sur l'animal reste une nécessité et réclamer sa suppression relève de l'utopie.»

D'abord, vous montrerez que l'expérimentation animale est incontournable dans le monde scientifique. Ensuite, vous direz comment sa pratique abusive pourrait entraîner des conséquences néfastes. Enfin, vous proposerez des solutions pour réduire les risques auxquels les animaux sont exposés durant l'expérimentation.

 

SUJET II : COMMENTAIRE


LA FAIM

La faim, c'est le regard de la prostituée,

C'est le bâton ferré du bandit, c’est la main

Du pâle enfant volant un pain sur le chemin,

C'est la fièvre du pauvre oublié, c'est le râle

Du grabat1 naufragé dans l'ombre sépulcrale2.

Ô Dieu ! la sève abonde, et, dans ses flancs troublés,

La terre est pleine d'herbe et de fruits et de blés,

Dès que l'arbre a fini, le sillon recommence :

Et, pendant que tout vit, ô Dieu, dans ta clémence,

Que la mouche connaît la feuille du sureau3,

Pendant que l'étang donne à boire au passereau4,

Pendant que le tombeau nourrit les vautours chauves,

Pendant que la nature, en ses profondeurs fauves,

Fait manger le chacal, l’once5 et le basilic6,

L'homme expire ! — Oh ! la faim, c'est le crime public :

C'est l'immense assassin qui sort de nos ténèbres.

                                               Victor Hugo, « Les luttes et les rêves », in Les Contemplations, 1856.

1. Grabat : misérable

2. Sépulcrale : qui évoque un tombeau

3. Sureau : arbuste

4. Passereau : espèce d'oiseau de petite taille

5. Once : grand félin vivant dans les régions froides et montagneuses d'Asie

6. Basilic : grand lézard voisin de l’iguane

 

CONSIGNES :

Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé.

 

COMMENTAIRE SUIVI

Dans le cadre d’un commentaire suivi, vous montrerez comment le poète peint la faim avant d'invoquer Dieu pour lui demander pourquoi l'homme ne bénéficie pas des mêmes avantages offerts à la nature.

 

COMMENTAIRE COMPOSE

Dans le cadre d'un commentaire composé, vous étudierez la manière dont le poète met en parallèle la nature et la société humaine pour démontrer que la faim est un crime contre l'homme.

 

SUJET III : DISSERTATION

Umberto Eco affirme dans Les bois au roman et d'ailleurs : « aborder un texte narratif signifie adopter une règle fondamentale [...]. Le lecteur doit savoir qu'un récit est une histoire imaginaire, sans penser pour autant que l'auteur dit des mensonges ».

Commentez cette affirmation en montrant d'abord la place centrale de l'imagination dans les récits de fiction ; ensuite, le travail des écrivains pour rendre ces récits vraisemblables ; enfin, les fonctions de ces récits auprès du lecteur.

 

2006 :

 

SUJET I : RESUME SUIVI DE DISCUSSION.

Rendre le savoir accessible à tous

« Si nous prenons les mesures nécessaires, tous les habitants de la planète pourront bientôt édifier ensemble une nouvelle société de l’information fondée sur les savoirs partagés, sur une solidarité mondiale et sur une meilleure compréhension mutuelle entre les peuples et les nations. Nous ne doutons pas que ces mesures ouvrent la voie à l’édification d’une
véritable société du savoir.» Ainsi se termine la Déclaration de principes adoptée par les représentants de 175 pays, dont près de 50 chefs d’Etat et de gouvernement et plus de 100 ministres, le 12 décembre 2003, à l’issue de la première phase du Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI, ou WSIS en anglais), qui se tenait à Genève dans la droite ligne des grandes conférences de l’ONU sur les thèmes d’avenir, depuis le Sommet de Rio de Janeiro en 1992 sur l’environnement et le développement […].

La Déclaration de principes adoptée à Genève assimile la révolution numérique à une troisième révolution industrielle qui préfigure l’avènement, en ce début du XXIè siècle, d’une nouvelle société de l’information.

L’enjeu principal du SMSI ? Tirer parti des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour promouvoir les objectifs du Millénaire ratifiés à New York en 2000 : réduire la faim et l’extrême pauvreté, assurer l’éducation primaire pour tous, promouvoir l’égalité des sexes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH/SIDA et le paludisme, assurer un environnement durable et mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Force est de constater que l’accès aux TIC est inégalement réparti sur la planète, ne serait-ce qu’au sein des nations riches elles–mêmes : seuls 68% des Américains utilisent régulièrement Internet à ce jour. A l’échelle internationale, selon les chiffres de l’Union Internationale de Télécommunication (UIT), les habitants des pays développés utilisent cinq fois plus le téléphone que les habitants des pays pauvres.

Cette « fracture numérique » est en partie une question d’accès aux infrastructures, relève l’UNESCO dans son rapport intitulé « Vers les sociétés du savoir » publié à la veille du SMSI de Tunis pour servir de base aux réflexions des participants. Mais c’est aussi une question de développement des capacités : « Les succès obtenus par un certain nombre de pays d’Asie dans la lutte contre la pauvreté s’expliquent en grande partie par les investissements massifs qu’ils ont consentis, durant plusieurs décennies, en matière d’éducation, de recherche et de développement.»

                           D’après Abdelaziz Barrouhi, Jeune Afrique / l’Intelligent, n° 2340, du 13 au 19
                            novembre 2005, pages 58-59.

Vous résumerez ce texte de 400 mots au ¼ de sa longueur (une marge de 10% en plus ou moins est admise).

DISCUSSION

Vous discuterez l’idée selon laquelle « tous les habitants de la planète pourront bientôt ensemble édifier une nouvelle société de l’information fondée sur les savoirs partagés, sur une solidarité mondiale et sur une meilleure compréhension mutuelle entre les peuples.»


SUJET II : COMMENTAIRE COMPOSE OU SUIVI

       Justement l’enfant, comme mordu à l’estomac, se pliait de nouveau, avec un gémissement grêle. Il resta creusé ainsi pendant de longues secondes, secoué de frissons et de tremblements convulsifs, comme si sa frêle carcasse pliait sous le vent furieux de la peste et craquait sous les souffles répétés de la fièvre. La bourrasque passée, il se détendit un peu, la
fièvre sembla se retirer et l’abandonner, haletant, sur une grève humide et empoisonnée où le repos ressemblait déjà à la mort. Quand le flot brûlant l’atteignit à nouveau pour la troisième fois et le souleva un peu, l’enfant se recroquevilla, recula au fond du lit dans l’épouvante de la flamme qui le brûlait et agita follement la tête, en rejetant sa couverture. De grosses larmes, jaillissant sous les paupières enflammées, se mirent à couler sur son visage plombé, et, au bout de la crise, épuisé, crispant ses jambes osseuses et ses bras dont la chair avait fondu en quarante-huit heures, l’enfant prit dans le lit dévasté une pose de crucifié grotesque.

                Albert CAMUS, La Peste, Gallimard, 1947.

Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé.

Dans le cadre du commentaire composé, vous montrerez par exemple que le récit imagé des souffrances de l’enfant est une mise en scène pathétique qui cherche à dénoncer «la Providence qui torture des innocents. »

 

SUJET III - DISSERTATION

Dans les Mémoires d’outre-tombe dont la publication a commencé en février 1848, Chateaubriand exprimait cette inquiétude :

« Quelle sera la société nouvelle ? Vraisemblablement, l’espèce humaine s’agrandira ; mais il est à craindre que l’homme ne diminue, que quelques facultés éminentes du génie ne se perdent, que l’imagination, la poésie, les arts, ne meurent dans les trous d’une société ruche où chaque individu ne sera plus qu’une abeille, une roue dans une machine, un atome dans la matière organisée ».

Dans quelle mesure la civilisation de masse actuelle permet-elle de vérifier cette prédiction ?

Justifiez vos craintes ou vos espoirs pour l’avenir sous la forme d’un développement argumenté.

 

2017

 

SUJET I : RESUME SUIVI DE DISCUSSION

 

Utilisation rationnelle des moyens de lutte chimique

L'homme a entrepris depuis les temps les plus reculés une lutte acharnée contre les parasites de ses cultures et contre les insectes vecteurs de maladies. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, il y a une vingtaine d*années. grâce à l'industrie chimique. ll a pu contrôler d'une manière efficace la plupart des insectes nuisibles. [...]

Mais comme chaque fois qu'un nouvel instrument s`est trouvé entre ses mains il n'a pas su l'utiliser avec mesure.

En fait le monde entier a risqué et risque encore actuellement d'être empoisonné au sens propre du terme.

L'alarme a tout d'abord été donnée par les biologistes ; ils furent pris pour de doux rêveurs tout occupés de la protection de végétaux et d'animaux jugés sans intérêt par le reste de l'humanité. Mais devant l'étendue du péril, l'opinion publique s'est émue a son tour, suivie par les pouvoirs politiques. Le déversement inconsidéré de poisons violents en quantités croissantes sur des aires de plus en plus considérables, aussi bien sur les champs que sur les étendues qui ont conservé un équilibre proche des conditions naturelles, font maintenant courir des dangers très graves à la nature et même à l`homme, comme le laisse pressentir un faisceau de contestations.

Il convient donc sans tarder de prendre des mesures plus strictes contre l'abus des produits toxiques utilisés dans la lutte antiparasitaire. Ce qui ne veut bien entendu pas dire que nous ne devons pas chercher de nouveaux moyens de lutte.

Un des premiers à préconiser est la lutte biologique avant tout par l'intermédiaire des ennemis naturels autochtones des déprédateurs. Chaque insecte est accompagné dans son aire d'habitat originelle d`un certain nombre d'arthropodes prédateurs qui en limitent les populations. Or un traitement par insecticides a pour effet de tuer aussi bien les uns que les autres, ce qui entraine dans bien des cas de graves perturbations dans les équilibres et souvent une pullulation ultérieure des parasites. Il en est de même des oiseaux qui font tous, et principalement les passereaux entomophages, d'énormes consommations d'insectes surtout au moment de la nidification. Les quantités de parasites ainsi détruites ne sont nullement négligeables comme le laissent entendre certains, les oiseaux ayant en quelque sorte dans les écosystèmes terrestres le rôle de limiter en partie les populations d'arthropodes. [...]

L'introduction de maladies des insectes est également susceptible de donner de bons résultats. Divers micro-organismes, virus, bactéries, champignons, protistes et même nématodes. sont susceptibles de déterminer des maladies des insectes et ont fait l'objet de recherches pour contrôler les pestes. Les virus souvent très efficaces et les bactéries ont l'avantage d'être cultivés sans grand frais (contrairement aux insectes qui nécessitent un élevage coûteux en insectarium avant d`être libérés), de pouvoir être répandus en pulvérisations comme un insecticide et d'être spécifique des insectes. Des résultats encourageants ont notamment été obtenus.

On notera enfin que des méthodes nouvelles laissent penser que l'homme pourra aboutir à un contrôle de certains ravageurs au moins, par une sorte d'auto-extinction de leurs effectifs. Ce procédé de lutte consiste à introduire des mâles stérilisés qui entrent en compétition avec les mâles normaux réduisant ainsi le nombre de femelles pondant des œufs fertiles.

                                       Jean DORST, Vers un empoisonnement de I'Univers,
                                        La nature dé-naturée, Delachaux et Niestlé, 1965, PP 121-123.


RESUME : Résumez ce texte entre 110 mots, au minimum, et 130 mots au maximum.

 

DISCUSSION : La recherche de rendements agricoles élevés justi?e-t-elle l'utilisation abusive de produits toxiques ? Vous répondrez à cette question en expliquant, à travers une analyse bien organisée et bien illustrée, d'abord les causes de cette recherche de rendements agricoles les plus élevés, ensuite, les moyens employés et leurs conséquences sur l'environnement et sur les hommes. Dans une troisième partie de votre analyse, vous proposerez des solutions alternatives.

 

SUJET II : COMMENTAIRE

 

A un Poète mort

Toi dont les yeux erraient, altérés1 de lumière,
De la couleur divine au contour immortel
Et de la chair vivante à la splendeur du ciel,
Dors en paix dans la nuit qui scelle2 ta paupière.

 

Voir, entendre, sentir ? Vent, fumée et poussière.
Aimer ? La coupe d`or ne contient que du fiel3.
Comme un Dieu plein d`ennui qui déserte l'autel,
Rentre et disperse-toi dans l'immense matière.

 

Sur ton muet sépulcre4 et tes os consumes
Qu'un autre verse ou non les pleurs accoutumés,
Que ton siècle banal t'oublie ou te renomme ;

 

Moi, je t'envie, au fond du tombeau calme et noir,
D'être affranchi de vivre et de ne plus savoir
La honte de penser et l'horreur d'être un homme !

                             Leconte de Lisle, Poèmes tragiques, 1886.

Notes


1 Modifiés en bien ou en mal. Assoiffés de


2 Sceller ; tenir quelque chose étroitement clos.


3 Haine, animosité, amertume.


4 Tombeau ou tout autre monument funéraire construit pour recevoir un défunt.

 

     Faites le commentaire suivi ou composé de ce texte.
    En optant pour le commentaire suivi, vous pouvez montrer que l'hommage rendu au poète s'organise autour du rappel de son statut de visionnaire, suivi de celui de ses difficiles rapports avec la société, enfin de l'évocation de la mort comme ultime refuge face à la déshumanisation.

Dans le cadre d*un commentaire composé, vous pouvez analyser. successivement, la peinture de la figure du simple mortel, puis celle de la figure du poète, enfin l'expression de l'impuissance du poète à remplir sa mission auprès des hommes.

 

SUJET III : DISSERTATION

     Le scientifique et l'homme de lettres s'intéressent également au même objet : la réalité qu'il cherchent chacun, à sa manière à rendre plus compréhensible pour l'homme. Sauf qu'ils n'utilisent pas les mêmes méthodes pour analyser cette réalité, encore moins le même langage pour la décrire.

    Dans une approche comparée, et en vous appuyant sur des exemples bien précis, expliquez d'abord les méthodes d'analyses du scientifique et de l'homme de lettres, ensuite les spécificités du langage propre à chacun pour décrire la réalité observée, enfin pourquoi, malgré les apparences, ces différences d'approche ne semblent pas opposer fondamentalement le scientifique et l'homme de lettres.

 

 

 

2012 :

 

SUJET I : RESUME SUIVI DE DISCUSSION

Pour une adolescence épanouie

L’adolescence ne remplira pleinement sa mission qu’à deux conditions : il faut d’une part qu’elle se réalise et s’épanouisse chez tous ; d’autre part, qu’elle se situe par rapport à l’ensemble de la vie humaine. Nous avons vu, à propos de chaque fait important de leur vie bio-psychologique, comment l’éducation pouvait aider les jeunes gens dans leur croissance. Je n’y reviendrai pas. Mais une grave difficulté surgit du fait que beaucoup d’entre eux, ceux qui sont obligés très tôt de gagner leur vie, n’ont pas le temps, si je puis dire, d’être adolescents. A la ferme et surtout à l’atelier, le contact incessant des adultes, les expériences prématurées, les exposent à mûrir vite, trop vite. Ils sautent de l’enfance à l’âge adulte sans avoir eu le temps de se reconnaître et de se repérer en tant que personnes.

Si la jeunesse est réellement une valeur, il faut que tous les jeunes travailleurs aient la possibilité de goûter aux joies de la vie juvénile. Avec eux, il convient de protéger ce répit trop bref d’une adolescence tronquée, de l’allonger si possible et de leur permettre de s’épanouir dans des organisations souples et variées : Mouvements de jeunesse, Maisons de jeunes, Auberges de la jeunesse, etc.

La difficulté est tout autre en face des étudiants. On n’a pas à craindre ici une adolescence écourtée, mais au contraire une adolescence trop prolongée. Il faut donc s’attacher à donner à ces jeunes gens le goût des activités vraies, leur éviter de se replier trop longtemps sur eux-mêmes et de perdre contact avec la vie sociale. Ainsi, freinant l’une, poussant l’autre, on pourra donner plus de cohésion et d’unité aux deux courants de la jeunesse, tout en lui permettant de se réaliser d’une façon harmonieuse.

Vous voyez ce qu’il faut entendre par la formation de la jeunesse : non sa confiscation au profit d’un parti ou d’une idéologie, mais son épanouissement propre ; non sa domestication en vue d’un conformisme étouffant, mais l’entraînement progressif à l’action personnelle. L’éducateur qui veut réaliser cette tâche délicate a besoin d’un esprit compréhensif et d’une sympathie profonde pour les jeunes gens. Il doit à la fois favoriser l’éveil des forces vives de l’adolescent et l’actualisation de tout son potentiel, et le garder en même temps des excès qui sont la rançon de sa nature. C’est-à-dire éviter que l’imitation tourne à l’agitation, que la ferveur dégénère en fanatisme, que l’esprit d’indépendance se stérilise dans l’insubordination. Pour former la jeunesse, il faut exalter et discipliner toutes ses possibilités. C’est à cette double condition seulement qu’elle pourra accomplir sa mission.

                                                        Maurice DEBESSE, L’adolescence,
                                                               PUF, 20e édition, 1997.

 

RESUME : Vous résumerez ce texte en 110 mots ; une marge de 10 % en plus ou en moins est toutefois admise.

 

DISCUSSION : Pour la formation d’une jeunesse épanouie, Maurice Debesse formule les recommandations suivantes : « … éviter que l’imitation tourne à l‘agitation, que la ferveur dégénère en fanatisme, que l’esprit d’indépendance se stérilise dans l’insubordination ». Qu’en pensez-vous ?

 

SUJET II : COMMENTAIRE SUIVI OU COMPOSE

LIBERTE

Il a gravi la route amère
Le Nègre
La route aux mille épines qui mène aux esclavages
A coups de sang d’acier de scies
Ils ont broyé la vie sur son corps de volcan
Et son coeur est le noir tombeau
Où palpitent les siècles de cadavres amoncelés
Mais il voit sourire le jour
Le Nègre
Le jour aux longues dents dures
Où l’Afrique ne sera plus foetus
Où l’Afrique dressera sa nuque ensanglantée
Et couvrira le ciel de flèches étincelantes
Un sombre soleil siffleur de fer
Emportera ses kilomètres de sueur
Ses labeurs inutiles dans les prés du silence
Et tonnera le tam-tam de la colère dernière
Loin des vautours
Les jours seront de soie sur ses rires retrouvés
Les peuples chanteront les heures d’avenir
Et sur le seuil des cases
   Fraternellement coulera
      le vin de palme
         de la Résurrection.
[…]

                                David DIOP, Coups de pilon, 1956

Faites le commentaire suivi ou composé de ce poème.

Dans le cadre du commentaire composé, vous montrerez, par exemple, comment le poète évoque le calvaire du Nègre avant d’annoncer l’espoir de lendemains meilleurs.

 

SUJET III : DISSERTATION

A quoi peut servir la littérature dans un monde dominé par la technologie ?
Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur des exemples précis tirés de votre expérience personnelle et de vos lectures.

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