commentaire

2016 : Rôle de l'ONU et le nationalisme Africain contre la puissance coloniale en Afrique

 

SUJET 2 : COMMENTAIRE : « L’aube d’une ère nouvelle », discours de Kwame Nkrumah devant l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, le 23 septembre 1960.

L’impact monumental sur le monde moderne du réveil de l’Afrique est un fait majeur de notre époque. La grande vague du nationalisme africain balaie tout sur son passage et se présente comme un défi lancé aux puissances coloniales, afin qu’elles procèdent à une juste restitution, après des années d’injustices et de crimes commis contre notre continent. (…)

Des années durant, l’Afrique a été la victime du colonialisme et de l’impérialisme, de l’exploitation et de la dégradation. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, ses enfants ont enduré les chaînes de l’esclavage et de l’humiliation. Pendant ce temps, les exploiteurs et les décideurs autoproclamés de notre destin souillaient nos terres, avec une incroyable sauvagerie, sans pitié, sans honte, sans respect. Ces jours sont révolus et à jamais révolus. Et en ce jour, dans cette auguste Assemblée des Nations Unies, m’adressant à vous, moi, un Africain, porteur d’un message de paix et de liberté, annonce au monde l’aube d’une ère nouvelle. (…)

J’estime que les Nations Unies représentent la seule organisation capable de combler nos espoirs pour le futur de l’humanité (…) Les Nations Unies doivent, par conséquent, être à la hauteur de leurs responsabilités en demandant à ceux, qui à l’instar de l’autruche proverbiale, enfouissent leur tête dans le sable impérialiste, de la relever afin d’admirer le soleil flamboyant qui parcourt le ciel de la rédemption de l’Afrique. Les Nations Unies doivent inviter toutes les nations possédant des colonies en Afrique à leur accorder une indépendance totale (…). Aujourd'hui est un jour nouveau pour l’Afrique et, cette année, au moment où je vous parle, treize pays africains ont pris leur place dans cette auguste assemblée en tant qu’Etats indépendants et souverains (…) Nous sommes désormais vingt-deux dans cette Assemblée et beaucoup d’autres s’apprêtent à nous rejoindre.

                           Source : Afrique Renouveau, « D'hier à aujourd'hui, regards croisés sur l’indépendance ».

 

CONSIGNES

 

1) Présenter l’auteur du texte en indiquant sa fonction, et deux évènements datés auxquels son nom est attaché dans son pays et en Afrique. (06 pts)

 

2) Dégager le contexte historique du texte en citant, à la date de ce discours le nom de trois puissances coloniales encore présentes en Afrique et les territoires sous leur domination respective. (06 pts)

 

3) Présenter brièvement l’ONU (date de création et trois objectifs) puis analyser son rôle dans la décolonisation à travers deux exemples précis. (08 pts)

 

2008 :

 

Sujet 2 :  COMMENTAIRE HISTORIQUE

Le rire de Nasser, les larmes de Budapest

Budapest et Suez... Les péripéties des deux crises se font écho. Le 4 novembre au matin, le maréchal Joukov lance le plan Rafale pour écraser les insurgés de Budapest ; le 6 novembre, les troupes anglo-françaises de l'opération ‘‘Mousquetaire’’ débarquent à Port-Saïd. Le 20 novembre, les derniers foyers de résistance s'éteignent en Hongrie ; le 22 décembre, il n'y a plus de troupes occidentales en Egypte. Budapest pleure des larmes de sang, tandis que le rire tonitruant de Gamal Abdel Nasser résonne au Caire.
La grille de lecture est simple : l'année 1956 est une pause, un brusque coup de froid après les prémices d'un dégel dans la guerre froide. Elle a débuté sous les auspices de la détente. A peine cinq mois plus tard, les haut-parleurs égyptiens annoncent à la population cairote que « la troisième guerre mondiale a commencé ».
Tout ne se résume pourtant pas à la guerre froide... Le président soviétique Nicolae Boulganine écrit aux puissances engagées en Egypte pour les menacer de « représailles massives », les Etats-Unis ont décidé de ne pas soutenir leurs alliés franco-britanniques...
La tragédie hongroise participe de la déstalinisation et de la crise amorcée de l'empire soviétique. En février 1956, au XXe Congrès du Parti Communiste de l'Union Soviétique, Khroutchev dans son rapport public, ouvre sans le vouloir la boîte de Pandore : il admet la diversité des voies socialistes. Les effets de son propos sur le bloc de l'Est sont inégaux...
En Hongrie, ils se traduisent par une crise globale et violente et les équipes dirigeantes en portent la principale responsabilité : Imre Nagy rompt avec Moscou, dénonce l'appartenance de la Hongrie au pacte signé un an plus tôt. L'affaire de Suez, pour sa part, est à la fois plus classique et plus complexe. Complexe, dans la mesure où elle superpose un enjeu impérial simple (le contrôle du canal de Suez) et le conflit israélo-arabe, à peine suspendu au printemps 1949. Mais l'événement, cette fois, renvoie pour l'essentiel au vaste mouvement de décolonisation.
             

                   Roger MARTELLI, Historien, Auteur de « 1956 communiste. Le glas d'une espérance »,
                   in Le Monde diplomatique, Octobre 2006.

2006 : De la Guerre Froide à la chute du Mur de Berlin

 

SUJET : COMMENTAIRE DE TEXTE

Il y a peu de temps encore le feu des passions suscitées par la « guerre froide » était si grand qu’une simple étincelle aurait pu provoquer une conflagration mondiale. La politique étrangère de certaines puissances occidentales était basée sur des calculs nettement agressifs, sur une politique des « positions de force » (…)

Actuellement, une évaluation plus sobre de la situation, une compréhension plus raisonnable de l’équilibre des forces sur la scène internationale se manifeste de plus en plus en Occident. Et une telle compréhension des choses conduit inévitablement à la conclusion que les plans prévoyant l’emploi de la force contre le monde socialiste devraient être relégués dans les archives.

La vie elle-même exige que les pays des systèmes sociaux différents doivent apprendre à vivre ensemble sur notre planète, à coexister pacifiquement (…)

Le principe même de coexistence pacifique ente Etats aux systèmes sociaux différents implique des éléments de concessions mutuelles, la prise en considération des intérêts réciproques car on ne saurait, autrement, édifier des relations normales entre Etats. Quant aux questions idéologiques, nous nous en sommes tenus et nous nous en tiendrons, inébranlables tel un roc, aux principes du marxisme – léninisme. Les problèmes idéologiques ne peuvent être réglés parla force et on ne peut imposer à un Etat l’idéologie qui règne dans un autre Etat.

Aucun homme sensé n’a jamais admis que les litiges d’ordre idéologique ou les questions relatives au régime social d’un tel ou tel autre pays doivent être réglés par la guerre.

Les capitalistes n’approuvent pas le système socialiste ; notre idéologie ; nos conceptions leur sont étrangères. Dans une égale mesure, nous citoyens d’Etats socialistes, nous n’approuvons pas le régime capitaliste et l’idéologie bourgeoise. Il nous faut vivre en paix et régler les problèmes internationaux, qui se présentent par des moyens pacifiques seulement.

De là découle la nécessité de faire des concessions mutuelles, de compromis et, même des aménagements de part et d’autre dans le domaine des relations entre Etats, dans le règlement des problèmes d’ordre pratique venus à maturité dans l’intérêt de la sauvegarde et de la consolidation de la paix (…)

                   KHROUTCHEV, Rapport à la session du Soviet Suprême du 31 Octobre 1959

 

2009 :

 

SUJET 2 : COMMENTAIRE DE TEXTE HISTORIQUE


(…) Nous sommes peut-être la grande puissance la moins ambitieuse de l’histoire. Et certainement aucune grande puissance n’est passée aussi brutalement de la tentation d’un isolationnisme hautain à la tentation opposée d’une hégémonie quasiment absolue.

Mais nous n’avons pas perdu notre idéalisme. Nous avons participé à la construction de l’ONU et nous avons toujours depuis lors mis toutes nos forces en jeu pour la faire fonctionner. Nous sommes en fait les champions de la décolonisation. (…) Nous avons défendu Berlin et nous avons mis sans compter les ressources américaines au service du plan Marshall. Ce furent des exploits étourdissants.

(…) Le succès passé n’est pas un bon guide s’il nous abuse sur nos possibilités et nos problèmes actuels. Aujourd’hui nous nous trouvons en face de conditions entièrement nouvelles. Le monopole de la puissance appartient au passé. L’Europe Occidentale a recouvré sa force économique et son potentiel militaire. La Russie dispose d’une vaste machine de guerre dotée d’un arsenal nucléaire complet. La Chine ajoute l’embryon d’une puissance nucléaire à ses armées massives. Et l’un et l’autre de ces pays exploitent les nouvelles techniques de l’agression indirecte, les prétendues guerres de libération nationale… pour renverser n’importe quel gouvernement, qu’elle que soit sa politique.

                                                                                              Adlaï STEVENSON
                                                                      Article paru dans la revue Réalités en décembre 1965.

 

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