Sujet 2001 Corrigé

Position du problème : Le problème philosophique soulevé dans ce sujet est la possibilité voire la légitimité de reconnaître la nature du beau en distinguant ce dernier de ce qui lui ressemble et /ou de ce qui n’est pas lui (le laid). Autrement dit est-il possible de reconnaître, d’identifier le beau quel qu’il soit ?

Plan de développement

  • Hypothèse 1 : de l’identité du beau.
  • Argument 1 : qu’est ce que le beau ? _* En morale, le bien peut se reconnaître du fait de la conscience morale, tribunal intérieur qui juge de ce qui l’est et de ce qui ne l’est pas même si la notion de bien est relative. Idem pour le vrai en logique ou épistémologie où on a des sous critères (rationalité, démonstration, argumentation) pour accéder au vrai. Est-il possible de concevoir le beau comme l’harmonie des termes, des traits, des couleurs la mesure, l’équilibre, mis en rapport avec le modèle ? Ne serait-ce pas une conception technique, voire techniciste, formelle ou formaliste du beau ? Le beau n’est-il pas une question de « jugement » du sujet ou une question « d’effet ressenti » par le sujet provenant de l’objet ?
  • Argument 2 : Comment savoir qu’une chose est belle ? _*Dans Esthétique, Hegel pense qu’il n’y a pas de vrai ou de bien à l’état naturel. Le beau n’est pas une essence qui serait dans un monde (monde intelligible) comme le stipulait Platon. Le beau consiste en un jugement du sujet qui a qualité de tribunal qui rend verdict. Le beau renvoie à des registres différents ou des catégories esthétiques. Sous ce rapport il dépend du sujet. Le beau est subjectif. Comment le distinguer dés lors de ce qui est laid ? Le beau n’est-il pas un rapport entre le sujet et l’objet et l’effet que ce rapport fait sur le sujet ? Effet qui s’expliquerait par la présence d’une réalité particulièrement obsédante, débordante : le beau. Le beau kidnappe les sens, fascine en faisant ignorer ou oublier son urgence, l’angoisse existentielle, ainsi que les contradictions du monde. Mais peut-on ressentir le beau si on y est pas préparé, c’est-à-dire si on a pas reçu l’éducation nécessaire à cela ? En effet si le beau est universel, il n’en demeure pas moins que tout le monde soit préparé à identifier n’importe quel type de beau. Par exemple quelqu’un qui n’aime pas le jazz ne peut qu’en être insensible.
  • Hypothèse 2 Que le beau est sans identité : il n’existe pas.
  • Argument 1 : Il n’y a pas de beau absolu : la relativité du beau : on voit que le beau est une question de subjectivité parce que c’est l’objet qui impose le beau au sujet. Or les sujets n’étant pas identiques sensiblement, ne ressentent pas la même chose et pas de la même manière. Chaque sujet a une histoire qui est complexe (éducation, conception, sensibilité, psychologie, goût, humeur, etc.…). Ce qui fait que chaque sujet peut décider de la beauté ou de la laideur d’une chose selon ses humeurs là où les autres décident autre chose. Donc le beau est relatif.
  • Argument 2 : Le beau, la réalité, l’apparence : Socrate dit à Hippias : « Comment refuser la beauté à ce qui est beau ? » Le propos sous entend que le beau existe quelque part, mais sûrement pas dans un monde d’illusions, de conjectures, d’images, de copies, un monde ténébreux (cf. Platon in Livres VI et VII de la république, avec le mythe de la caverne).Le beau véritable, authentique ne change pas, ne varie pas et est incorruptible donc. D’ailleurs Platon, par le biais de Diotime affirme que : « Le beau en lui-même est absolu et éternel » Autant dire que la beauté n’est ni belle en un temps, en un lieu, pour ceci sans ce rapport, par un côté, ni laide en d’autres. « La beauté, selon lui, doit exister en elle-même et par elle-même de manière simple et éternelle ». Cette beauté par conséquent, n’existe pas dans ce monde ; ce n’est qu’une vue de l’esprit. La raison est qu’elle ne peut être attribut des objets corruptibles, du monde sensible changeant. Le monde intelligible n’est il pas le siége de ce type de beauté ?

Conclusion

On peut identifier des types de beauté liés à son environnement culturel, social, éducationnel. Mais « le beau » en lui-même, comme essence semble échapper à la sensibilité esthétique de l’homme. Car l’homme n’a pas le privilège, pour l’instant, de vivre cette essence. Il vit plutôt des beautés contingentes.

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