Corrigé de l’exemple de dissertation

Introduction

  • L’entrée en matière

« La philosophie est dangereuse parce qu’elle détourne des tâches mondaines » disait Calliclès à Socrate. Cet avis vis-à-vis de la philosophie est une stigmatisation de la philosophie tendant à la confondre à une simple spéculation alors que les problèmes de la vie exigent des solutions pratiques et ponctuelles. D’où la légitimité et la pertinence de la question : la philosophie nos détache-t-elle du réel ? »

  • La problématisation

Une telle interrogation peut s’entendre ainsi : la philosophie est-elle une évasion, une fuite de la réalité ? On pourrait tenter de répondre à cette question en se demandant quelle est la nature du réel dont le philosophe tente de s’évader ? Le détachement qu’implique la philosophie signifie-t-il toujours un abandon total des tâches mondaines ? Qu’est-ce qui justifie alors ce détachement qu’implique la philosophie ?

 Le développement

NB : Il consiste ici à répondre dans l’ordre aux questions qui sont posées à la fin de l’introduction :

La philosophie est traditionnellemnt perçue comme une remise en cause de nos manières habituelles de penser et de vivre. Notre manière habituelle de penser est caractérisée par la référence au sensible, c’est-à-dire au concret. C’est ce qu’on appelle le sens commun dont l’esprit est piégé par les apparences et par le sensible. La philosophie par contre, parce qu’elle se veut une connaissance fondée sur la raison, s’efforce de s’elever de ces apparences comme pour libérer l’esprit des entraves que constituent les éléments de l’expérience. En tant que pensée pure soustraite à la multiplicité et au devenir des choses sensibles, la philosophie est donc un divorce avec le monde sensible. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre l’élan métaphysique qui, chez Kant exprime un désir de connaître au-delà des limites de l’expérience.

Dès lors, la philosophie apparaît aux yeux du sens commun comme un discours aérien, une rêverie sans rappport avec le vécu de l’homme et sans eficacité dans l’existence immédiate (cf. l’histoite de Thalès et de la servante de Thrace). C’est pour cette raison que la philosophie est une subversion de nos manières habituelles de vivre et de penser. Le philosophe est précisément ce sage dont la quête de la sérénité et de la lucidité condamne à un mode de vie tout à fait particulier. La tranquillité de l’âme à laquelle aspire le philosophe en fait un homme presque indifférent, détaché de toutes les préoccupations mondaines non nécessaires. A cela s’ajoute la particularité d’un discours austère et complètement étranger au vocabulaire du sens commun qui, pour cette raison, voit dans la philosophie un loisir ou une distraction sans sérieux. Et pour certains grands penseurs comme Karl Marx et Nietzsche, la philosophie n’est rien d’autre qu’une idéologie et un mensonge qui voilent la laideur et l’injustice dans le monde.

Marx, par exemple, considère la philosophie comme une entreprise intellectuelle tendant à mystifier une domination qu’une classe exerce sur une autre, c’est-à-dire ne sorte d’illusion destinée à légitimer une position sociale. C’est dans ce sillage qu’il affirmait : « les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde, ce qui importe c’est de le transformer. » En d’autres termes, le philosophe serait une solution illusoire des problèmes apparemment insolubles dans la pratique humaine. C’est dans une perspective voisine que Nietzsche traite Socrate d’un théorétique, c’est-à-dire quelqu’un qui est fasciné par une vérité désintéressée alors que l’essence de l’homme est justement de s’intéresser. Nietzsche voit à travers Socrate la figure du philosophe dont l’impuissance réelle condamne à s’évader du monde réel des hommes pour un monde imaginaire. L’élan philosophique serait donc l’expression d’une volonté de puissance décadente c’est-à-dire la volonté des faibles de régner dans la vie effective. Dans la philosophie, cette impuissance se mue en empire d’idées abstraites au sommet duquel trône le philosophe comme un roi sur un royaume. Ainsi, le royaume des idées du philosophe est l’expression d’une ambition manquée de bâtir un royaume effectif.

On voit par là que pour le sens commun ou pour certains philosophes, la philosophie exprime toujours une sorte d’évasion de la vie réelle et ce, aussi bien dans le domaine de la pensée que dans la conduite de la vie. Mais la question est de savoir si le sens de l’existence humaine est accessible si on se réfère exclusivement au monde tel qu’il se donne aux sens. Le détachement du philosophe ne se justifie-t-il pas par le caractère illusoire de l’existence du monde et par la volonté du philosophe d’éclairer qui n’est pas directement transparent ?

La philosophie, on le sait, est une conquête ininterrompue de a vérité. Or, à cause de l’illusion et des apparences, cette dernière n’est jamais donnée de manière directe, immédiate. Elle est pour cette raison un effort permanent d’échapper aux pièges du monde sensible et aux plaisirs mondains qui offusquent la pensée et détournent l’âme de ses préoccupations intellectuelles. On comprend dès lors pourquoi Platon considère l’acte de philosopher comme un apprentissage à la mort. Il l’est parce que le corps, sujet aux délices de la vie est le « tombeau de l’âme ». Autrement dit, nos sens nous trompent en nous livrant une perception erronée du monde ; et les désirs et autres passions nous distraient en nous ôtant toute possibilité d’être sereins. Dans ce sens philosopher c’est mourir du corps c’est-à-dire s’affranchir du poids des contraintes liées aux exigences du corps. C’st d’ailleurs cette tâche de la philosophie de nous affranchir des frivolités mondaines que Platon a voulu illustrer à travers l’allégorie de la caverne. Le philosophe représente précisément le prisonnier libéré de l’obscurité et de l’illusion pour contempler la vraie lumière. La caverne symbolise, en effet, le monde sensible et les autres prisonniers, le sens commun. Aussi, l’évasion du philosophe, dans ce sens précis doit être considérée comme une chose positive car elle aspire à un retour dans la caverne pour éclairer les autres prisonniers qui représentent le sens commun. A travers cette allégorie, Platon nous livre une conception dualiste du monde et la justification de la recherche philosophique. La philosophie consiste donc à élaguer progressivement toutes les entraves à la conquête de la vérité et toutes le pesanteurs qui empêchent de mener une vie équilibrée. C’est cela même la double signification de la notion de sagesse dont le philosophe est amoureux : une conception d’ensemble de l’univers et une prudence dans les affaires moyennant un certain sens de l’éthique.

La sagesse philosophique n’est donc pas un abandon total et définitif du réel. La philosophie est au contraire un attachement à la vraie vie ; celle qui échappe aux troubles issus de l’aveuglement de la raison. La philosophie n’est-elle pas dès lors l’expression la plus authentique de la liberté ?

 Conclusion

Cette réflexion autour de la problématique de la position de la philosophie par rapport à la réalité du monde nous a amené à un résultat mitigé. On a vu qu’à cause e sa nature spéculative, la philosophie donne souvent l’allure d’une fuite de la réalité se traduisant par des méditations distantes du vécu des hommes. Seulement ce détachement opéré par le philosophe ne doit pas simplement être entendu au sens péjoratif. Car par rapport aux exigences de la connaissance de la vérité, il est requis de libérer du monde des apparences et des illusions. Aussi on ne devrait pas dire que la philosophie nous détache du réel mais plutôt des fausses réalités. Et parce que la majorité des hommes, le sens commun, prend le monde des apparences pour le vrai monde, le philosophe se trouve dans une position inconfortable : il est marginalisé. Mais peut-être que cette marginalisation est la situation fatale de tous les grands hommes. Ces derniers n’ont-ils pas « toujours été seuls » pour parler comme Hegel. Les prophètes et les saints ne sont-ils pas apparus aussi comme détachés de notre monde profanes ?

Corrigé commenté de l’exemple de résumé

RESUME DE L’EXISTENTIALISME EST UN HUMANISME DE JEAN-PAUL SARTRE

Si l’existentialisme est né, c’est à cause principalement des philosophes existentialistes. Contre elles aussi, il s’oppose. Qu’en est-il de ces philosophes de l’essence ? La philosophie de Socrate pose des questions qui touchent l’essence : « Qu’est-ce que … ? »

Platon recherche l’idée éternelle, immuable. Cette philosophie qui étudie les essences veut posséder une vérité éternelle valable pour tous les temps, tous les lieux et pour tout le monde. C’est comme si pour faire quelque chose que ce soit, l’homme consultait des modèles, des essences qui étaient là déjà faits uniquement pour cela et à priori. En revanche existentialisme est centré sur l’existence humaine (non sur le monde matériel comme chez les Présocratiques). Il ne considère pas quelque chose est donné au départ par on ne sait qui ou quoi. Le seul point de départ, c’est l’action. Mais existentialisme n’est pas sans poser problème. Des lors que l’homme est jeté au monde sans secours et devant pourtant faire face d’une part et d’autre part être entièrement responsable de ce dont il n’est pas l’auteur. Est-ce que le constat d’un monde sans auteur transcendant, sans finalité, sans sens, donc absurde et qui fait que nous partons de la subjectivité, ne peut pas nous mener au désespoir, à la démission, à la contemplation ?. C’est en effet au XIXe siècle avec Schopenhauer que le thème de l’absurde a fait son entrée su la scène philosophique. Pour lui, il y a de quoi être pessimiste et se détacher du monde parce que la vie n’a pas sa raison d’être que celle d’un « vouloir-vivre » aveugle et sans but. Prendre conscience de l’absurde de l’absurde selon camus conduire à la révolte, à l’action et non à se détourner du monde.

Sartre pense que le sens du monde est à construire si ce dernier n’en a pas. Il s’agit donc de prendre conscience de sa liberté et de sa responsabilité de sujet habilité à donner sens à ce qui n’en a pas ; devoir être libre ans un milieu hostile avec des obstacles etc., n’est-ce pas une chose trop difficile ? Peut-on être responsable de ce dont on est pas l’auteur ?

C’est dans son ouvrage, l’existentialisme est un humanisme que nous étudierons ces questions en objections et en réponses.

 L’existentialisme : définition et types

Qu’est-ce que donc l’existentialisme en général ? Il y a dans ce néologisme le substantif « existence » et le suffixe « isme ». Ce dernier montre qu’on s’appesantit davantage et reconnaît l’importance, précisément la primauté de l’existence que Lalande définit comme le « fait d’être, d’exister, la réalité de l’être par opposition à son essence » qui est « le fond de l’être »

L’existentialisme ne met donc l’accent que sur l’existence ; Le problème de l’existentialisme n’est pas de s’occuper des notions abstraites des choses possibles, des essences, mais de s’occuper de l’existence humaine qui a souvent été oubliée ou reléguée au second plan. Il y a cependant autant d’existentialismes qu’il y a de philosophes existentialistes. Néanmoins, nous distinguons deux types d’existentialistes qui diffèrent dans leurs réponses au problème de l’existence de Dieu. Il s’agit de l’existentialisme athée et de celui du chrétien. Pour l’existentialistes athées comme Heidegger, Sartre, Maurice, Merleau-Ponty, dieu n’existe pas ou s’Il est, cela ne change rien à la liberté sans limites dont bénéficie l’homme. C’est tout le contraire des existentialistes chrétiens comme Kierkegaard, Gabriel Marcel, Karl Jaspers et Emmanuel Mounier. Ici, Dieu n’est pas nié, mais Il n’est pas non plus le responsable de tout, Son action est reconnue tout comme celle de l’homme. Dans l’existentialisme est un humanisme, Jean-Paul Sartre les distingue bien tout en soulignant leur point commun : « il y a deux espèces d’existentialistes : les premiers, qui sont chrétiens, et les existentialistes athées. Ce qu’ils ont en comment, c’est simplement le fait qu’ils estiment que l’existence précède l’essence, ou si vous voulez, qu’il faut partir de la subjectivité »

  • L’existence humaine : au contraire des créations artificielles, chez l’homme, l’existence précède l’essence : nous existons avant d’avoir une essence, savoir être ceci ou cela : par exemple bon ou méchant. L’homme ne peut en effet être compris comme une chose prédétermine. N’importe quel objet fabriqué par l’homme a une essence qui précède son existence dans la mesure où il a été idée dans l’esprit de celui qui l’a fabriqué. Mais l’homme n’a été une idée dans l’esprit de personne à moins d’imaginer un Dieu ou Etre transcendant quelconque concevant l’homme comme le fabricant conçoit l’objet. Notre personnalité n’est pas construite sur un modèle conçu d’avance et pur une finalité précise. « L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait ». Il décide par lui-même d’être ceci ou cela : l’existentialisme est une philosophie de la liberté ».
  • La liberté : tandis que la chose est, l’homme, lui existe. Exister au sens étymologique, c’est sortir de …. Dire que l’homme est libre ne signifie par pour Sartre qu’il y a une « propriété qui appartiendrait à l’essence de l’être humain ». La liberté, c’est l’existence même. « Nous sommes une liberté qui choisit, mais nous ne choisissons pas d’être libres : nous sommes condamnés à la liberté, jetés dans la liberté » (page 565 dans l’Etre et le Néant). L’homme n’est que c que, librement il devient. L’homme n’est rien d’autre qu’une série d’entreprises : il est la somme, l’organisation, l’ensemble des relations qui constituent ses entreprises ». (cf. l’Existentialisme est un humanisme, page 58). L’homme se crée des valeurs, il tend à se créer son essence. Je ne suis pas déjà quelque chose avant mon projet (cf. doctrine de l’antériorité de l’existence par rapport à l’essence). Les facteurs antécédents que Sartre ???????? pas sont appelés pour lui la Situation. Ils ne peuvent être ma situation que lorsque je les considère comme tels (je leur donne un sens). Ainsi, « il n’y a pas de liberté qu’en situation et il n’y a pas de situation qu’en liberté » (cf. L’Etre et le Néant, page 569
  • L’En-soi : c’est ce qui est en dehors de la perception, du Pour-soi. Il se caractérise par le fait qu’il n’a aucune raison d’être et ne dépend de rien. Il est : un point c’est tout. Etre seulement en soi ; n’est pas exister. N’existe que ce qui est connu par un sujet qui pense.
  • Le Pour-soi : tout être entretenant des rapports avec d’autres et avec lui-même est dit pour-soi : c’est l’homme. Il se distingue par sa conscience, c’est-à-dire par cette distance antérieure entre un moi-sujet et un moi-objet ; mais aussi par la présence de l’un à l’autre. « Le pour-soi est le rien par quoi il y a des choses ». D’autre part, il se caractérise par sa liberté qui lui permet de faire et défaire ou de refaire, bref d’être Dieu.
  • La Nausée : c’est le vertige ontologique, le malaise, le « spleen » shakespearien que l’on ressent en face de la « contingence » de l’être. C’st donc le dégoût que l’on ressent brusquement vis-à-vis de quelque chose.
  • Le Pour-autrui : autrui n’est pas seulement objet (c’est le cas dans la connaisssance) mais il est aussi sujet, surtout quand je me sens transformé en objet par lui. Les sentiments comme la honte, la timidité, la gêne, la fierté, l’embarras, etc.me font l’éprouver (objet). La présence d’autrui me chosifie, me prive de ma liberté, de mon existence. Selon le thème de Huis clos (1944), « L’enfer, c’est les autres.

Aussi, pour Sartre, il est illusoire, même par l’amour de réaliser des relations de sujet à sujet : d’où la haine. « L’essence des rapports entre consciences n’est pas la communauté, c’est le conflit ». (Cf. L’Etre et le Néant, p. 502)

 Objections et réponses : tableau analytique de l’Existentialisme est un humanisme de Jean-Paul Sartre

L’ouvrage : l’Existentialisme est un humanisme est une réponse aux objections faites à l’existentialisme en général et à celui de Jean-Paul Sartre particulièrement. Ces objections proviennent pour l’essentiel des chrétiens et des marxistes. Les critiques peuvent se ramener à ceci : l’existentialisme ‘est pas un humanisme.

  • Objections : il y en a trois
  • Objection des communistes : ils reprochent à Sartre de considérer qu’il n’a rien à faire : aucune action n’est possible et la solution n’existe pas. Avoir une attitude contemplative et s’installer dans un quiétisme du désespoir sont les principaux reproches communistes.
  • Objection des catholiques : ils reprochent à Sartre de ne faire attention qu’aux cotes négatifs de la vie sans remarquer ceux positifs. Bref, la nature humaine serait totalement sombre. Il s’ y ajoute selon les catholiques que Sartre veut instaurer la gratuite de l’acte parce qu’il nie et les commandements de Dieu et ce Dernier Lui-même et les valeurs. Là aussi ; pessimisme et anarchie sont es deux points de leur critique. En gros ces deux premières critiques se ramènent à ceci :
    • Une philosophie de désespoir
    • Un pessimisme anthropologique
    • Une philosophie de la solitude
    • Une apologie de la gratuité dit Papa Abdoulaye Ndiaye dans Lire l’existentialisme est un humanisme
  • Troisième objection : après quelques explications visant à montrer que sa philosophie est une philosophie de l’action et de l’engagement, Sartre se voit objecter ceci : de murer l’homme, c’est-à-dire de parler de l’homme comme s’il était seul ou alors ne voulait pas prendre en compte les relations avec les autres. Il développe un solipsisme.
  • Réponses
  • Première réponse avec deux premières objections : l’existentialisme est un humanisme. « (…) ce que nous pouvons dire dès le début, c’est que nous entendons par l’existentialisme une doctrine qui rend la vie humaine possible et qui, par ailleurs, déclare que toute vérité et toute action impliquent un milieu et une subjectivité humaine » Pour Sartre, l’existence humaine n’est pas pre-determinée. Donc, l’homme est ouverture, projet, c’est-à-dire jet-en-avant-de-soi et pour soi. L’homme set transcendance, c’est-à-dire possibilité d’être autre, de devenir tandis que les autres vivants ont une essence pre-inscrite dans leurs germes. C’est pourquoi à ceux qui disent que sa doctrine est sombre ; il répond par une question qui annonce l’exposé de sa doctrine : « je me demande s’ils ne lui font pas grief, non de son pessimisme mais bien plutôt de son optimisme. Est-ce qu’au fond, ce qui fait peur, dans la doctrine que je vais essayer de vous exposer, ce n’est pas le fait qu’elle laisse une possibilité de choix à l’homme » ? Ce qui fait peur, c’est ce qui fait que tout soit permis en l’absence de Dieu. Désormais, l’homme est un pouvoir-être illimité, indéfini, une prospective qui s’auto-gère, s’auto-définit :
    • Dieu n’existe pas
    • Il n’y a pas d’essence ou de nature humaine
    • L’homme est libre donc entièrement responsable Quant à l’humanisme, il signifie ceci : l’homme fait exister l’homme à travers un constant sortir-de-lui-meme en se projetant et en se perdant hors de lui. C’est donc dans et par le dépassement que l’homme saisit les objets et les signifie. Ce dépassement ne se fait que par lui. Il n’y a qu’un seul univers, c’est l’univers humain. L’humanisme existentialiste, c’est cette « liaison de la transcendance (…) et de la subjectivité (…) où l’homme n’est pas enfermé en lui-même mais présent toujours dans un univers humain ».
  • Réponse définitive aux deux premières objections.
    • L’existentialisme n’est pas une philosophie du quiétisme Le quiétisme est un état de contemplation passive e d’absorption en Dieu (quiétude) : ce qui exempte l’homme de tout engagement et de toute action dans l’existence. Le jugement est absent et la volonté brisée.
    • L’existentialisme est une philosophie de l’action. Agir consiste à modeler la matiere exterieure à l’homme ou le monde, ou à travailler en vue de mettre en œuvre des puissances matérielles ou idéales. Cette action provenant de la décision de l’homme débouche sur des événements, des situations dont il assure l’entière responsabilité.
    • L’existentialisme n’est pas une philosophie du pessimisme : Le pessimisme pense que le mal l’emporte sur le bien dans ce monde et ce quoi qu’on fasse. Pour le pessimisme, l’existence est essentiellement un mal.
    • L’existentialisme n’est pas une philosophie de l’optimisme L’optimisme consiste a voir le bon côté des choses et donc à avoir une espérance confiante. Mais l’existentialisme n’est pas humanise par essence. C’est plutôt dans une pratique existentielle permanente que l’existentialisme devient humaniste. Il est humaniste pour plusieurs raisons :
      • D’abord, il définit l’homme par l’action.
      • Ensuite, le destin de l’homme est entre ses mains.
      • Enfin, l’espoir de l’homme est dans son action et que seul son acte lui permet de vivre.
  • Réponse à la troisième objection
    • Existentialisme et subjectivité L’acte de penser est toujours singe de connaissance de soi sur laquelle repose la subjectivité humaine chez Sartre. Cette conscience qui permet à l’être d’avoir conscience de lui et de l’expérience, fonde la théorie de l’intentionnalité où la connaissance fait être les choses. L’existence des choses est assurée par l’esprit qui les fait être pour empêcher de croupir dans une sorte d’anonymat. C’est ce rapport d’implication qui permet à la conscience de donner du sens au monde.

Corrigé commenté de l’exemple de sujet de commentaire

L’introduction

  • l’idée générale : elle porte sur l’origine de la philosophie.
  • La thèse de l’auteur : pour Schopenhauer, la philosophie est fille de l’étonnement.
  • L’articulation formelle du texte : ce texte peut être divisé en deux parties :
  • 1re partie : du début jusqu’à « plus connu » : l’étonnement philosophique
  • 2e partie : de « l’étonnement philosophique » jusqu’à la fin : les conditions de l’étonnement philosophique

     Le développement

  • La phase d’explication :
  • 1re partie : ici il s’agit de mettre l’accent sur la spécificité de l’étonnement philosophique comparativement à l’étonnement du savant. Aussi il faut savoir que l’étonnement philosophique est général et universel : il porte sur tout alors que l’étonnement du savant ne porte que sur des choses particulières, des « phénomènes rares et choisis »
  • 2e partie : mais l’étonnement philosophique exige des conditions de son émergence : d’abord une intelligence plus développée que celle de l’animal. Cela veut dire que l’étonnement ne peut provenir que de ce que Aristote appelait déjà « l’homme animal raisonnable ». Ensuite une prise de conscience du fait qu’il est « un être voué à la mort » et dont l’existence est traversée par la douleur et la misère. C’est pourquoi la naissance de la philosophie selon Schopenhauer ne peut se comprendre qu’en rapport avec le caractère énigmatique du monde et de l’existence.
  • La phase de discussion :
  • Il faut montrer que Schopenhauer voit en l’homme un être profondément métaphysique : « l’homme est un animal métaphysique ». Cependant il ne serait pas mal de souligner qu’avant Schopenhauer, Platon et Aristote avaient affirmé la meme chose dans l’Antiquité. (cf. Pour Platon – Le Théetete, 156 d et pour Aristote – La Métaphysique, 982 b 23.)
  • On peut aussi se poser la question de savoir si le bonheur existe réellement chez Schopenhauer ? En effet si pour lui « le fond de l’existence n’est que douleur », il y a lieu de se demander si Schopenhauer n’est pas un pessimiste pour qui le mal l’emporte toujours sur le bien. D’ailleurs, pour lui, le bonheur n’est qu’une simple suspension de la souffrance.
  • Que l’homme soit le seul être à s’étonner ne signifie pas qu’il soit le seul animal intelligent. Schopenhauer imprégné de ce débat au XIXe siècle reconnaît implicitement que les animaux ont aussi une intelligence quoi qu’elle ne soit pas apte à s’élever jusqu’au niveau de l’étonnement. Donc l’homme est le seul être à avoir une intelligence capable de l’amener à l’étonnement.
  • Il est vrai que l’auteur utilise le terme d’étonnement comme source de l’interrogation philosophique. Mais d’autres philosophes utilisent des termes synonymes : émerveillement chez Aristote, doute méthodique chez Descartes, curiosité chez Kant, inquiétude chez Heidegger.

     La conclusion

    Nous pouvons retenir que, selon Schopenhauer, la philosophie trouve son origine dans l’étonnement. Mieux, sans étonnement plus de philosophie. Cependant il distingue l’étonnement du philosophe de celui du savant en posant des conditions sans lesquelles cette naissance est impossible. Confirmant que l’homme est le seul être à s’étonner, on ne peut néanmoins nous empêcher de remarquer que tous les hommes ne s’étonnent pas.

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