commentaire-esthetique de la poesie

Corrigé Epreuve 1992 : Senghor

Situation : 
- Léopold Sédar Senghor, fondateur du mouvement de la négritude, défense et illustration des valeurs noires. 
- Poème lyrique extrait du recueil Nocturne dont le titre a une connotation raciale (nocturne = noir) 
Idée générale : 
Le poète exilé évoque avec tendresse le souvenir de la terre natale qui se confond avec le souvenir de la femme aimée.

Plan commentaire suivi. 
- Les circonstances de la séparation : verset 1 … v 3 
- Les complaintes du poète ( le regret du pays natal) : verset 4 …v 6 
- Ouverture et enracinement : Verset 7 ….fin.

Plan commentaire composé : 
- Centre d’intérêt 1 : la douleur de la séparation 
- Centre d’intérêt 2 : la nostalgie de la femme 
- Centre d’intérêt 3 : Le regret du pays natal

FICHE TECHNIQUE

- Le jeu des pronoms : « Je » et « Tu » exclusif : absence du monde, suppression du temps et de l’espace donne l’impression d’un tête à tête, d’un dialogue direct. 
- Personnification du pays assimilé à une femme : « tes mains » « tes yeux », « ton sein », « sombre », « ton visage »…. 
- Répétition de « longtemps » révèle la profondeur de l’affection V1 
- L’image de « visage noir » connote aussi bien la race que la tristesse due à la séparation. V 1 
- Suite d’antithèses au verset 1 et 2 : « visage noir », « crépuscule » # « éclaircit ». 
- Comparaison au verset 2 : Justifie la durée de l’étreinte (« gardé longtemps longtemps ») l’intensité de l’affection. 
- Mise en relief du complément circonstanciel de lieu « de la colline » V3 par l’hyperbole : intensité de la tristesse visible de loin. 
- Image « le soleil se coucher dans les baies de tes yeux » : tristesse. 
- Répétition anaphorique de « quand »/ impatience. 
- Métaphore « table de ton sein sombre ». 
- Evocation sensuelle de la femme. V 5 et V6 (« doux propos ») tranquillité, sérénité qui contraste avec l’état d’esprit du poète « p » 
- Accumulation d’interrogations : inquiétude 
- Emploi répétitif du futur V7, 8, 9 pour souligner la résolution du poète à s’ouvrir à d’autres valeurs. 
- Style accumulatif 
- L’emploi de l’opposition « mais » au verset 10 et la récurrence du souvenir à travers l’expression « chaque année » montrent qu’aux yeux du poète, cette ouverture n’est pas synonyme de déracinement, d’oubli.

Corrigé Epreuve 1994 : Senghor (Chaka)

Situation : Léopold Sédar Senghor co-fondateur de la négritude ; défense et illustration des valeurs noires.

Poème épique extrait du recueil « Ethiopiques » (1958) dont le titre en grec « aithiopes » signifie « noir ».

Le passage fait suite aux accusations de cruauté formulées par la « Voix blanche » à l’encontre de Chaka.

Idée générale : le Roi Zulu Chaka justifie le sens de son combat en répondant à la « Voix blanche ».

Plan commentaire suivi : ( la structure grammaticale commande le plan)

  • « V1……….routes de fer » : vision des transformations du paysage africain
  • du verset 5 au verset 10 « Je voyais les peuples du Sud………de faim » : vision des transformations du mode de vie des africains.
  • du verset 11 au verset 13 « Et je vis ……..fin » : réalisation du rêve et révolte de Chaka.

Plan du commentaire composé :

  • Centre d’intérêt 1 : compassion du poète pour les peuples du Sud.
  • Centre d’intérêt 2 : condamnation du mode de vie des occidentaux
Fiche technique
- la sécheresse de la réponse de Chaka : mise en relief de son « calvaire », de ses déboires en tant que chef.
  • Choix du vocabulaire « songe » : sorte de prémonition des bouleversements que la colonisation allaient engendrer en Afrique. Répétition anaphorique du verbe « voyais » à l’imparfait : rêve persistant, obsession.

  • Métaphore des instruments de mesure « règle », « équerre » « compas » : allusion au morcellement du continent Africain.

  • L’énumération des états de la nature :(« forêts », « collines », « vallon », « fleuves ») renforcée par l’allitération en « f » et « v » souligne l’ampleur des bouleversements du paysage Africain.

  • Périphrase « double routes de fer » : évoque la création du chemin de fer dont on connaît le rôle déterminant dans la pénétration coloniale et de l’exploitation de l’Afrique. Bouleversement du paysage noir mais aussi des modes de vie : « le travail ».

  • Comparaison des peuples du Sud à une « fourmilière du silence » : allusion à l’intensité, à l’ampleur de l’exploitation des travailleur, mais aussi à l’atmosphère de deuil qui contraste d’avec l’ambiance de jadis des travaux champêtres.

  • Rejet du mot « travail » : l’importance des bouleversements dans ce domaine.

  • Accumulation et absence de ponctuation « chantiers, ports les mines les manufactures » : ampleur de la tâche à abattre par les ouvriers noirs qui contraste d’avec leur pauvreté évoquée par la métaphore « Kraals de la misère ».

  • Périphrase « or noir » et « or rouge » qui désigne le pétrole et les pierres précieuses, d’immenses richesses produites par les noirs qui paradoxalement « crèvent de faim ».

  • Passage de l’imparfait au passé simple « je vis » : le rêve est devenu réalité.

  • Métaphore « forêt de têtes laineuses » : l’importance du nombre, la misère « les bras fanés, lèvres immenses » ; détresse physique et morale.

  • Interrogation finale : Chaka ne pouvait pas rester insensible à cet appel.

Corrigé Epreuve 1997 : Elégie pour Philippe Maguilen Senghor

- Situation

  • Auteur : Léopold Sédar Senghor, co-fondateur du mouvement de la Négritude.
  • Poème élégiaque qui évoque le désespoir et le chagrin d’un père abattu par la mort subite de son fils. Il est extrait des « Elégies majeures », recueil publié en 1979 puis réédité à Paris, aux Editions du Seuil pour sa version définitive en 1984. A cette occasion, l’ « Elégie pour Philippe-Maguilen Senghor », dédiée à son fils, mort le 7 juin 1981, vient porter à 7 les chants qui composent Elégies Majeures

- Plan du commentaire suivi 
• Début...éphèbes : le refus de la mort 
• De notre automne... la fin : la révolte du poète

Plan commentaire composé 
• Centre d’intérêt 1 : la douleur et la révolte contre le destin 
• Centre d’intérêt 2 : les sentiments d’un croyant qui noie sa peine dans la foi

Fiche technique

- La conjonction « et » au début du texte : suggère une rupture 
- La répétition de la négation : qui scande le refus de la triste nouvelle 
- Le style direct : donne de l’intensité à l’état de désolation du poète 
- L’expression du refus est donnée par l’épiphore « ce n’est possible » 
- Le retour du poète à la foi pour surmonter la douleur « pardonne moi et balaie mon blasphème » 
- L’orthographe de « dieu » en minuscule et le tutoiement : trahit un refus de la réalité que le poète essaie d’atténuer. 
- La comparaison « dieu jaloux » à « Baal » : le poète exorcise la mort en essayant d’amadouer Dieu. Il donne l’impression d’entretenir un mince espoir. 
- Antithèse : qui oppose les métaphores « automne déclinant » et « printemps » qui suggèrent respectivement le vieillissement des parents à la jeunesse, la fraîcheur, la vitalité du fils. 
- Métaphore de « l’aurore » qui symbolise la douceur du sourire et par delà l’espoir, la gaieté. 
- Portrait élogieux du fils qui révèle une affection profonde 
- Allitération en « V » et l’omniprésence de la vie avec les mots « ne », « vivre », « veillant »… pour s’opposer à la mort. 
- Image métaphorique de la lampe « veillant » le fils éclairait la maison. 
- Expression blasphématoire par le choix du vocabulaire, le tutoiement et la comparaison : « ou comme le voleur du plus grand chemin » 
- Intensité de la révolte du poète : le poète pèse les sacrifices consentis comme une sorte de récompense (ou rançon ?) à Dieu 
- Enumération : « jours, nuits, fatigues… » démontre l’ampleur des sacrifices consentis par le poète et qui devraient l’exempter de l’amère expérience de la mort.

Corrigé Epreuve 1996 : Spleen

Situation : 
- Auteur : Charles Baudelaire, un des précurseurs de l’Ecole symboliste. 
- Cinq quatrain lyrique extrait des Fleurs du mal en 1887 dont la publication a occasionné un procès pour « offense à la pudeur ».

Idée générale : 
Spleen dans le vocabulaire baudelairien évoque un état d’âme . Baudelaire nous fait part de sa mélancolie par rapport aux pesanteurs de la vie terrestre.

Plan commentaire suivi 
- Début à vers 12 : morosité du cadre. 
- Du vers 13 à la fin : désespoir et désemparement du poète

Plan du commentaire composé 
- C Intérêt 1 : l’atmosphère générale de pesanteur 
- C Intérêt 2 : l’état d’âme du poète

FICHE TECHNIQUE
- Le titre « spleen » : vocable utilisé par Baudelaire pour opposition à l’Idéal et qui signifie, d’après Baudelaire « un immense découragement, une sensation d’isolement insupportable, une peur perpétuelle d’un malheur vague, une défiance complète de ses forces, une absence totale de désir, une impossibilité de trouver un amusement quelconque … c’est le véritable esprit du spleen ».
  • comparaison v1 : l’image de l’enferment du poète
  • atmosphère morose par le vocabulaire : « ciel bas et lourd »
  • personnification : traduit la tristesse
  • vocabulaire v2 : « longs ennuis » synonyme de langueur et temps figé.
  • Métaphore verbale + tournure impersonnelle : l’expression de l’impuissance du poète.
  • Oxymore : traduit l’atmosphère de clair-obscur et par delà l’incertitude qui envahit le poète
  • Métaphore filée de la prison : avec les termes « cachot humide, vastes prisons, barreaux, plafonds pourris…. » : sentiment de claustration.
  • Mise en relief de allégorie et la ?????
  • Comparaison V6 : ???? forme sur la désespérance du poète
  • Faiblesse de l’espérance et perte de repère « aile timide » « se cognant la tête »
- 3e strophe : abondance de la pluie qui traduit une atmosphère de blocage et sentiment d’enfermement et d’immobilisme qui prive le poète de son inspiration 
  • Personnification aux vers 13 et 14 : traduit le paroxysme de la crise nerveuse. L e poète veut se débarrasser des liens qui l’enchaînent .
  • Comparaison : V 15 témoigne d’un esprit perdu qui ne se retrouve plus dans ce monde de misère.
  • Allégorie V 17 : l’expression poétique meurent progressivement avec ce plongeon dans le spleen.
  • Allégorie V 18 et 19 : mise en relief sur les majuscules d’une part de la défaite et d’autre part le triomphe du spleen amplifié par la gradation « atroce, despotique »
  • image du « drapeau noir » et du « crâne incliné » suggère l’idée d’une capitulation , défaite totale face à tout espoir de sortir de cet état lamentable(spleen)

Corrigé Epreuve 1995 : L’ennemi (Baudelaire)

  • Situation : Auteur : Charles Baudelaire, un des chefs de file du mouvement symboliste à la fin du 19e siècle • Nature : sonnet lyrique extrait du livre 10 des Fleurs du Mal publié en 1857.
  • Idée générale : Baudelaire évoque, avec un certain sentiment d’impuissance, l’effet tyrannique du temps sur l’esprit du poète assoiffé d’inspiration

Plan du commentaire suivi 
1- « Début…tombeaux » : les effets du temps sur le poète 
2- « Et puis sait …la fin » : la désolation du poète

-Plan du commentaire composé 
Centre d’intérêt 1 : la tyrannie du temps 
Centre d’intérêt 2 : la nuisance à la création

Fiche technique

-Choix des expressions : « jeunesse » et la métaphore « ténébreux orage » qui marque une période insouciante, immature, une jeunesse tumultueuse. 
-Fugacité du bonheur vécu de manière éphémère : les expressions « ça et là » et « brillants soleils » 
-L’image du « tonnerre », de la « pluie » renvoie symboliquement au temps matériel qui agit sur le poète 
-Prolongement dans le quatrain de la métaphore filée du temps 
-Effet d’insistance avec « tel ravage » pour marquer l’importance des dégâts du temps. 
-La métaphore du « jardin » désigne le poète aujourd’hui démuni comme le révèle l’expression « peu de fruits ». 
- La métaphore « l’automne des idées » désigne le manque d’inspiration du poète. 
- L’image du travail pour rendre la terre fertile et féconde, la terre inondée symbolisant ici l’esprit englué du poète. 
- Comparaison « comme des tombeaux » pour désigner l’esprit improductif du poète. 
- L’interrogation trahit le doute, l’incertitude du poète de retrouver son inspiration. 
-Comparaison « comme une grève » qui traduit l’état de dégradation avancée voire totale du sol (symbolisme de l’esprit). 
- L’expression « mystique aliment » renvoie à l’inspiration par la muse. 
- Répétition, apostrophe, exclamation au 4e tercet pour souligner la désolation et les lamentations du poète. 
- Personnification du temps assimilé à un dévoreur. 
- Mise en relief de l’allégorie « ennemi » pour marquer le caractère inéluctable du temps qui passe. 
- Choix du verbe « ronger » pour souligner le caractère insidieux du temps qui mine progressivement le poète.

Proposition de Conclusion : Le poète vieillissant exprime ici son angoisse devant l’âge qui avance, et la mort qui approche, surtout que cette vieillesse s’accompagne de la perte de l’inspiration. Il le fait dans un sonnet, choisissant ainsi une contrainte formelle qu’il affectionne et qui montre qu’il n’est pas tout à fait incapable. Il le fait en utilisant avec talent une métaphore filée sur les saisons représentant les âges de la vie, image courante mais utilisée ici avec originalité : en effet, le narrateur est tout à la fois un ex-poète génial (« de brillants soleils »), un actuel « jardinier » se raclant le cerveau et cherchant désespérément à faire fructifier ses derniers talents et, comme nous tous, un futur mort, un être humain en sursis, inexorablement poursuivi par le Temps.

OIF
RESAFAD

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