corrigé-2005-La construction européenne : réalités et perspectives

 

Introduction

Le commentaire de documents proposé porte sur l’Union Européenne, l’une des premières puissances commerciales du monde. En effet dans le cadre de la construction européenne, de grands ensembles économiques sous régionaux ont été créés. Parmi ces ensembles, on peut retenir la Communauté Economique Européenne (CEE) créée par le traité de Rome du 25 Mars 1957 avec six membres. Devenue Union Européenne (UE) avec la ratification du Traité de MAASTRICHT en Novembre 1993, elle compte désormais 25 membres et son poids économique en fait un acteur privilégié à l’échelle mondiale avec 20% des échanges mondiaux.

Nous sommes en présence de quatre documents dont :

  • Un fond de carte de l’Europe
  • Deux textes dont le premier a pour titre « L’intégration est déjà en marche » de Wladimir Andreff, tiré de l’article « La deuxième transition des PECO » de la revue « Sociétal » n° 41 de l’année 2003. L’autre texte intitulé « Grands et petits Etats : un clivage artificiel » est un article de Jean Claude Boyer tiré de la page 12 du « Monde Diplomatique » n° 601, d’Avril 2004.
  • Le document 4 est un tableau qui nous montre en millions de dollars et en pourcent les stocks d’IDE dans les pays candidats à l’UE en 2001. il est tiré du Rapport des investissements dans le monde de la CNUCED de 2002.

Le travail consiste d’abord à localiser sur le fond de carte les pays admis au sein de l’UE depuis le 1er Mai 2004, d’argumenter en une dizaine de lignes si l’élargissement de l’UE depuis le 1er Mai 2004 est un gain ou une perte de puissance pour le groupe des Quinze et dire quels sont les problèmes politiques et économiques posés par l’opposition entre « Grands » et « Petits » Etats au sein de l’UE ; enfin représenter et interpréter un diagramme à barres des pourcentages des stocks d’IDE dans les pays candidats en 2001.

 

Développement

1) Localisation sur le document 1 des pays admis au sein de l’UE depuis le 1er Mai 2004 (voir carte)

inserer carte

L’echelle indiquée sur la carte est fausse. Le document papier respecte lechelle.

2) L’élargissement de l’UE depuis le 1er mai 2004 est-il un gain ou une perte de puissance pour le groupe des Quinze ?

 

Argumenter les gains de puissance suivants :

  • élargissement des marchés et augmentation des partenaires et du volume des échanges
  • équilibre des balances commerciales avec l’augmentation des recettes d’exportation
  • délocalisation des activités économiques vers les PECO rendant ainsi les produits d’exportation plus compétitifs
  • actifs jeunes et dynamiques des PECO dans une Europe vieillissante …

 

De même que ces points de perte puissance suivants :

  • Augmentation du crédit alloué à la « politique de cohésion » pour réduire les écarts régionaux (sans les pays admis le 1ermai 2004, ce crédit représente déjà un tiers du budget de l’Union)
  • Il en est de même du fonds social européen (FSE) si l’on sait que les besoins sociaux sont énormes chez les nouveaux adhérents de l’UE. Or la timidité actuelle de la politique sociale risque d’éloigner nombre de citoyens de la construction communautaire.
  • Difficultés d’harmonisation des droits nationaux en matière d’emploi, de sécurité sociale, droit au travail et à la formation
  • Effort financier considérable de la part des pays membres pour répondre aux besoins nés de l’élargissement de la communauté
  • Risque de blocage dans la prise de décision avec un membre car on ne décide pas à 15 ou à 25 comme on le fait à 6. la réforme des institutions de l’Union se révèle indispensable.

3) Problèmes politiques et économiques posés par l’opposition au sein de l’UE entre « Grands » et « Petits » Etats

 

Problèmes politiques

  • La libre circulation des personnes prévue par la Convention de Schengen signée en 1985 et appliquée partiellement depuis mars 1995, pose des problèmes de nature politique car elle suppose, en effet, l’harmonisation des politiques d’immigration et de lutte contre le terrorisme et la drogue.
  • Le renforcement des liens politiques prévu par le traité de Maastricht pour la mise en place d’une union politique, constitue un point d’achoppement entre « grands » et « petits » états car c’est un pas vers la supranationalité.
  • Les décisions sont prises actuellement, selon les dossiers à l’unanimité ou à la majorité qualifiée (les voix des membres sont pondérés selon leur importance) mais puisque la règle de l’unanimité freine le processus décisionnel, on tend vers un blocage des institutions.

 

Problèmes économiques

  • Insuffisance des crédits alloués pour répondre aux problèmes des « petits » Etats très en retard par rapport aux « grands » et que la commission extime multiplier par trois ! Ce qu’aucun des actuels « grands » Etats n’est prêt à accepter.
  • L’achèvement de L’ UEM (Union Economique et Monétaire) défi essentiel de la construction européenne connaît un retard à cause du non respect de critère de convergence prévus par le traité de Maastricht par les « petits » Etats.
  • Dans une Europe qui compte au moins de 18 millions de chômeur, les différence nation sociale entre « grands » et « petits » Etats peuvent être à l’origine de décolonisation prévus .

4) Représentation du diagramme à barres des stocks d’IDE dans les pays candidats en2001. Voir graphique

 

Interprétation : Le diagramme à barres nous permet de distinguer trois groupes de pays au niveau de développement différent :

  • 1er groupeconstitué de la Pologne, de la république Tchèque et de la Hongrie dont les stocks d’IDE se situent en pourcentage entre 18% et 34%, groupe assez proche des actuels pays membres de l’UE.
  • Un second groupeconstitué de la Roumanie, la Slovénie et la Bulgarie moins dynamique avec des stocks d’IDE compris entre 3% et 6% et accumulant beaucoup plus de problèmes
  • Enfin le 3e groupe de pays, plus nombreux constitué du reste avec moins de 3% de stocks d’IDE et dont les problèmes et les besoins sont plus accrus.

 

Conclusion

Le commentaire de documents soumis à notre appréciation est d’un intérêt géographique considérable car il nous a permis d’abord de localiser sur un fond de carte les pays admis au sein de l’UE le 1er mai 2004 complétant ainsi la cartographie de 25 ; ensuite monter que l’élargissement de l’UE constitue un gain et une perte de puissance pour les quinze et que les problèmes politiques et économiques posés par l’opposition entre « grands » et « petits » Etats sont importants au point d’engager à l’avenir la crédibilité voire la cohésion de l’UE ; enfin le diagramme à barres des stocks d’IDE dans les nouveaux pays de l’UE, laisse voir trois groupes de pays de niveau de développement différent qui apportent divers besoins dans l’espace communautaire. Toutefois à quels rythme et avec quels moyens l’UE peut-elle aujourd’hui poursuivre sa construction, alors que de nombreux pays sont candidats à l’adhésion ?

 

 

corrigé-2001-La construction européenne : réalités et perspectives

 

Introduction

Depuis 1957, l’Europe de l’Ouest s’est engagé dans une dynamique d’intégration par le traité de Rome qui crée la Communauté Economique Européenne (CEE). Aujourd’hui, cette dynamique se poursuit et s’accélère notamment au niveau politique et socio- économique, et s’oriente vers d’autres pays. Le commentaire de documents s’inscrit dans cette problématique et s’articule autour de trois documents :

  • Un fond de carte de l’Europe
  • Un document 2 qui présente la situation démographique de l’union en 1998 et qui est extrait de l’Atlaséco 2000
  • Un document 3, tiré de C.C.E/ International, n° 480-février 2000, donne les indicateurs socio-économiques de l’Union en 1998

Après avoir placé les 15 pays de l’Union sur la carte et mentionné leur date d’adhésion, il s’agira d’analyser ensuite leurs principales caractéristiques démographiques, leurs disparités de développement et les conséquences qui en découlent pour les perspectives de l’élargissement.

 

I/ Voir carte

Dates d’adhésion des différents pays membres

1957 : Allemagne – France – Italie – Luxembourg – Belgique – Pays-Bas 1973 : Royaume Uni – Irlande – Danemark 1981 : Grèce 1986 : Espagne – Portugal 1995 : Finlande – Suède – Autriche

II/

Avec près de 400 millions (374,4 exactement), l’Union rassemble une masse significative d’habitants sur un espace assez étroit. Ainsi avec des chiffres qui dépassent souvent les 100H/Km², l’espace de l’Union est densément peuplé et fait partie des espaces les plus humanisés de la planète. Cette forte emprise de l’homme sur cet espace varie cependant d’un pays à un autre et le tableau du document 2 laisse apparaître des géants qui écrasent de leur poids démographique l’ensemble : Allemagne : 82 millions d’habitants, France, Royaume Uni : 59 millions d’habitants chacune, Italie : 57 millions d’habitants, Espagne : 39 millions d’habitants. Six pays ont moins de 10 millions d’habitants et si on y ajoute la Belgique (10 millions), la Grèce (11 millions) et les Pays-Bas (16 millions), ils sont 9 pays sur 15 qui ne rassemblent que 78 millions d’habitants soit moins du ¼ de la population totale. La seconde information de taille de ce document 2, c’est l’évolution désormais très lente de la population dans le temps avec des taux d’accroissement naturel qui ne sont pas loin de zéro (13 pays sur 15 ont des chiffres à ce niveau en deçà de l’unité) ; les taux de fécondité nous indiquent même que le renouvellement des générations n’est plus assuré sur cette espace à l’exception de l’Irlande et de la Finlande qui dépassent le chiffre de 1,8 enfant par femme en âge de procréer. L’avenir socio-économique de l’Union s’es ressent avec un vieillissement démographique très prononcé qui risque de ralentir le dynamisme économique (perte de main d’œuvre), d’alourdir les dépenses sociales (problèmes de la prise en charge des retraités) et de reposer l’alternative de l’immigration avec son corollaire de problèmes. Tous ces problèmes ont des tonalités différentes car l’Union présente des disparités de développement que ressorte le document 3.

III/Pays avec des indicateurs socio-économiques très proches

inserer tableau

En combinant les différents indicateurs socio-économiques, on peut établir une hiérarchie dominée par les pays du Nord-Ouest et les pays scandinaves (Royaume Uni, Allemagne, France, Danemark, Suède…) ; les pays méditerranéens (Espagne, Portugal, Grèce…) à l’exception de l’Italie présentent des indicateurs moins bons. Ces disparités peuvent s’expliquer par des raisons historiques, économiques parfois démographiques.

Ainsi pendant longtemps « l’Europe de la vapeur » a été opposée à « celle du cheval » et au vue du PIB, les plus grandes quantités de richesses au niveau de l’Union sont produites par les pays qui ont été les berceaux de la Révolution Industrielle des XVIII et XIXe siècle (Royaume Uni, Allemagne, France…). Leur masse démographique importante altère un peu leur PIB/ habitant et dans cette hiérarchie de petits pays, dans cette aire comme le Luxembourg ou le Danemark occupent les premières places. Selon l’IDH qui est devenu un critère de premier plan dans la hiérarchisation du développement, on peut noter la bonne tenue des pays qui n’ont pas de grandes populations qui gravitent autour du berceau de la Révolution Industrielle et qui ont des politiques sociales très élaborées à l’image des pays scandinaves. Toutes ces disparités posent aujourd’hui des défis politiques et économiques à l’intégration européenne.

IV/

Les perspectives de l’Union se déclinent en élargissement et de ce point de vue, un « Big Bang » est prévu en 2004 avec l’entrée prévue de dix nouveaux pays. Cet élargissement vers l’Europe Centrale et l’Europe Orientale après la chute du mur de Berlin (Pologne, Hongrie, République Tchèque …) mais aussi vers l’Europe Méditerranéenne (Chypre, Malte) va reposer avec acuité le double défi des problèmes politiques et économiques. En effet les disparités de développement à la fois nationale et sous- régionale vont s’accentuer entre pays très industrialisés comme l’Allemagne ou le Royaume Uni et les pays moins industrialisés comme la Hongrie ou la Slovénie, entre pays riches comme le Luxembourg ou le Danemark et pays moins riches comme Chypre ou la Slovaquie. Ainsi sur le plan économique le triangle Londres – Milan – Hambourg, très développé risque de s’opposer pendant longtemps peut être au reste du continent. Les critères de convergence, l’unité monétaire. La Politique Agricole Commune (PAC) sont également des défis majeurs à relever. Politiquement, l’Union reste à faire et le débat entre « Fédéralistes » et « Unionistes » demeure entier. Quelle place demain pour le Parlement ? Sûrement plus significative et là le poids démographique va trancher au risque de relancer le débat avec « Grands » et « Petits ». les questions d’immigrations, la présidence de l’Union et ses prérogatives et la future sont autant de questions que l’élargissement risque de rendre plus aigu.

 

Conclusion

Ces différents documents d’un fond de carte et de différents tableaux statistiques nous ont permis de faire la situation de l’Union Européenne en 1998 et d’analyser le dynamique politique et socio-économique en cours. De grandes disparités s’inscrivent encore dans l’espace au vu de ces différents documents qui ne nous donnent pas cependant les taux de croissance économique des différentes entités nationales ou sous régionales. Cela aurait permis d’apprécier le rythme de résorption de ces disparités qui risquent de se creuser avec l’élargissement en vue. Ainsi les clivages entre « Grands » et « Petits » ne vont-ils pas s’accentuer ?

 

OIF
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