1997 : Le cinéma

 

Beaucoup d’éducateurs, et aussi de parents, ont aujourd’hui le sentiment qu’il leur faudrait réagir d’une façon quelconque contre l’influence que les films exercent sur les enfants, et qu’ils jugent souvent dangereuse. La plupart d’entre eux envisagent, semble-t-il, une intervention ou une ingérence de l’éducateur dans le domaine du cinéma. Les films n’expriment pas d’ordinaire ouvertement les idées et les opinions contraires à la morale, et ils ne prennent pas parti de façon manifeste en faveur des gangsters et autres mauvais garçons ; mais bien des gens, et en particulier beaucoup d’éducateurs, pensent qu’ils peuvent créer un « climat » affectif et intellectuel nocif pour les spectateurs n’ayant pas une maturité d’esprit suffisante. 
En effet le monde que nous dépeint le cinéma est rarement une image fidèle de la réalité. La vie de famille, de travail, la culture et la religion par exemple, ne semblent guère y avoir d’importance. Il n’est donc pas exagéré de dire que beaucoup de films risquent de donner au spectateur sans expérience ni esprit critique l’impression que le crime et la sexualité exercent une influence prédominante dans le monde. 
Si, comme certains le prétendent, il est impossible de prévenir ou de pallier ces dangers latents par des mesures purement négatives, comme la censure, il faut donc entreprendre une action positive. Or les initiatives considérées comme telles ont jusqu’ici gardé en fait bien souvent un caractère plutôt négatif. Selon le professeur Blumer, il faut inciter les jeunes spectateurs à ne pas se laisser « prendre » trop profondément par l’action du film et ne pas s’identifier trop étroitement aux héros, afin de conserver leur liberté d’esprit et de jugement. Selon, cette théorie, les jeunes gens doivent acquérir graduellement le détachement propre aux adultes, et arriver à rester des spectateurs conscients, au lieu de se laisser obnubiler par l’intérêt qu’i1s portent à l’histoire. 
On comprend mieux aujourd’hui qu’il est possible d’adopter une attitude critique envers les films sans pour autant s’en abstraire au point de perdre tout ce qu’un film peut apporter au spectateur qui s’y absorbe tout entier. L’esprit critique doit essentiellement nous permettre de juger et d’apprécier. S’il doit être cultivé, c’est donc à des fins « d’immunisation » pour ainsi dire. 
Nous aboutissons ainsi à la conclusion suivantes : quand un film a de la valeur, il est hors de doute qu’il faut que le spectateur le vive intensément. Protéger le jeune spectateur contre des séductions de mauvais aloi est l’aspect négatif de l’éducation cinématographique ; lui permettre de juger à bon escient, d’assimiler ce qui mérite de l’être en sera l’aspect positif. 

                               J.M.L PETEES : L’éducation cinématographique.

 

Vous résumerez ce texte en 110 mots (avec plus ou moins 10 %) et vous vous demanderez si la censure des films est le meilleur moyen pour protéger le jeune spectateur contre l’influence néfaste du cinéma.

 

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