2004 : Pour une adolescence épanouie.

 
Pour une adolescence épanouie.

L’adolescence ne remplira pleinement sa mission qu’à deux conditions : il faut d’une part qu’elle se réalise et s’épanouisse chez tous ; d’autre part, qu’elle se situe par rapport à l’ensemble de la vie humaine. Nous avons vu, à propos de chaque fait important de leur vie bio-psychologique, comment l’éducation pouvait aider les jeunes gens dans leur croissance. Je n’y reviendrai pas. Mais une grave difficulté surgit du fait que beaucoup d’entre eux, ceux qui sont obligés très tôt de gagner leur vie, n’ont pas le temps, si je puis dire, d’être adolescents. A la ferme et surtout à l’atelier, le contact incessant des adultes, les expériences prématurées, les exposent à mûrir vite, trop vite. Ils sautent de l’enfance à l’âge adulte sans avoir eu le temps de se reconnaître et de se repérer en tant que personnes. Si la jeunesse est réellement une valeur, il faut que tous les jeunes travailleurs aient la possibilité de goûter aux joies de la vie juvénile. Avec eux, il convient de protéger ce répit trop bref d’une adolescence tronquée, de l’allonger si possible et de leur permettre de s’épanouir dans des organisations souples et variées : Mouvements de jeunesse, Maisons de jeunes, Auberges de la jeunesse, etc. La difficulté est tout autre en face des étudiants. On n’a pas à craindre ici une adolescence écourtée, mais au contraire une adolescence trop prolongée. Il faut donc s’attacher à donner à ces jeunes gens le goût des activités vraies, leur éviter de se replier trop longtemps sur eux-mêmes et de perdre contact avec la vie sociale. Ainsi, freinant l’une, poussant l’autre, on pourra donner plus de cohésion et d’unité aux deux courants de la jeunesse, tout en lui permettant de se réaliser d’une façon harmonieuse. 
Vous voyez ce qu’il faut entendre par la formation de la jeunesse : non sa confiscation au profit d’un parti ou d’une idéologie, mais son épanouissement propre ; non sa domestication en vue d’un conformisme étouffant, mais l’entraînement progressif à l’action personnelle. L’éducateur qui veut réaliser cette tâche délicate a besoin d’un esprit compréhensif et d’une sympathie profonde pour les jeunes gens. Il doit à la fois favoriser l’éveil des forces vives de l’adolescent et l’actualisation de tout son potentiel, et le garder en même temps des excès qui sont la rançon de sa nature. C’est-à-dire éviter que l’imitation tourne à l’agitation, que la ferveur dégénère en fanatisme, que l’esprit d’indépendance se stérilise dans l’insubordination. Pour former la jeunesse, il faut exalter et discipliner toutes ses possibilités. C’est à cette double condition seulement qu’elle pourra accomplir sa mission.

 

                        Maurice DEBESS 
                         L’adolescence, PUF, 20e Edition 1997. PP 120-122.

 

Après avoir résumé ce texte en un nombre de mots équivalant au quart de sa longueur (Soit environ 115 mots ; on tolérera une marge de plus ou moins 10 %), vous discuterez cette réflexion de l’auteur : «  II faut donc s’attacher à donner à ces jeunes gens le goût des activités vraies, leur éviter de se replier trop longtemps sur eux-mêmes et de perdre contact avec la vie sociale ».

 

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