1996 : Spleen (Baudelaire)

 

Quand le ciel bas et lourd pèse comme, un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand ta terre est changée. en un cachot humide,
Où, l’espérance comme, une chauve- souris,
S'en va battant de son aile timide
Et se cognant la tète à des plafonds pourris ;

Quand la pluie, étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées 
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errant et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir
Vaincu, pleure, et l’angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

 

      Charles BAUDELAIRE, Les Fleurs du mal (1857)

Vous ferez, de ce texte, un commentaire suivi ou composé.

Si vous choisissez le commentaire composé, vous pourrez montrer, par exemple, comment la composition du poème, le réseau des images, les impressions sensorielles et le rythme contribuent à restituer l’état d’âme du poète.

 

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