1997 : Elégie pour Philippe Maguilen Senghor (Senghor)

 

Et j’ai dit « non » !au médecin : « Mon fils n’est pas mort, ce n’est pas possible ». 
Pardonne-moi, Seigneur, et balaie mon blasphème, mais ce n’est pas possible. 
Non ! non ! ceux qui sont mignotés des dieux ne meurent pas si jeunes. 
Tu n’es pas, non ! un dieu jaloux, comme Baal qui se nourrit d’éphèbes. 
De notre automne déclinant il était le printemps ; son sourire était de l’aurore 
Ses yeux profonds, un ciel cristallin et frangé d’humour. 
Il était vie et raison de vivre de sa mère, lampe veillant dans la nuit et la vie. 
Brutalement, tu nous l’as arraché, tel un trésor le voleur du plus grand chemin 
Qui nous a dit ; « La route est fatiguée, le marigot est fatigué, le ciel est fatigué ». 
Nous avions tout donné à ce pays, à ce continent nôtre. 
Les jours et les nuits et les veilles, la fatigue la peine et le combat parmi les nations assemblées.

              Léopold Sédar SENGHOR

 

Vous ferez de ce poème un commentaire suivi ou composé. Dans le cadre du commentaire composé, vous pourrez montrer comment le poète a su mêler, avec habileté, et grâce à la magie des mots, les sentiments de douleur et de révolte d’un père contre le destin à ceux d’un croyant qui noie sa peine dans la foi.

 

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