2015

 

SUJET I : RESUME – DISCUSSION.

 

Texte :

Encore une fois, par-delà ces différences de dogme et de pratique, l’Islamisme et le Christianisme prêchent les mêmes vertus, et tendent vers le même but. Le grand précepte du Christianisme est d’aimer Dieu par-dessus tout, et le prochain, c’est-à-dire les autres hommes, comme soi-même. Et Mahomet a dit : « Personne d’entre vous ne sera croyant s’il n’aime pas son frère comme il s’aime lui-même ». Jésus et Mahomet ont lutté, l’un et l’autre, contre le matérialisme et l’égoïsme individualiste, qui ont caractérisé, de tout temps, les civilisations athées et qui sont les marques de la civilisation du XXe siècle. Le but de l’Islamisme et du Christianisme, dans cette lutte, est de réaliser la volonté de Dieu. Car pour la réaliser, cette volonté, en gagnant le ciel, il faut réaliser ici-bas, la fraternité entre les hommes par la justice pour tous les hommes. Or qu’est-ce que la justice si ce n’est l’égalité de chances donnée, au départ, à tous les hommes quelles que soient leur race ou leur condition, si ce n’est, avec le travail, la répartition équitable du revenu national entre les citoyens, du revenu mondial entre les nations, si ce n’est, enfin, la répartition équitable du savoir entre tous les hommes et toutes les nations ?

Comme quoi, les principes préconisés par le Socialisme ont été prêchés, depuis des siècles, par le Christianisme et l’Islam. Si le Socialisme européen nous a apporté des techniques efficaces à combattre la maladie, la misère et l’ignorance, son erreur a été de prendre les moyens pour des fins et, dans la recherche et l’élévation du niveau de vie, d’oublier celle du niveau de culture. Son erreur a été de confondre Science et Culture, accumulation des connaissances et style de vie. Son erreur a été de croire que le problème était de « domestiquer la nature », non de perfectionner l’Homme en le faisant vivre, harmonieusement, en symbiose avec la Nature et Dieu. L’Islam et le Christianisme peuvent nous aider à corriger les déviations de la civilisation scientiste, mécaniste et matérialiste du XXe siècle. Les philosophes et poètes de la seconde moitié du XIXe siècle ont perçu ces déviations quand ils nous invitaient à retourner aux sources : à cet Orient, qui a été le berceau des grandes religions de l’Humanité, et d’abord du Christianisme et de l’Islam, à cette spiritualité sans laquelle nous ne serions que des animaux supérieurs.

                                  Léopold Sédar Senghor, Liberté 1, Négritude et Humanisme, Edition du Seuil, 1964, p. 305-306.

 

RESUME : Résumez ce texte en 106 mots avec une marge de plus ou en moins 10 %.

 

DISCUSSION : Discutez l’idée selon laquelle les religions peuvent nous aider à corriger les déviations de la civilisation nées de la science.

 

SUJET II : COMMENTAIRE

 

          ASSEYEZ-VOUS, PEUPLES DE LOUPS

Asseyez-vous, peuples de loups, sur les frontières
et négociez la paix des roses, des ruisseaux,
l’aurore partagée.
Que les larmes, les armes
s’égarent dans la rouille et la poussière.
Que la haine crachée soit bue par le soleil.
La terre ouvre sa robe de ténèbres,
sa nudité enchante les oiseaux,
le jour se fend comme fille amoureuse.
Sous un ciel ébloui
viennent alors après tant de saccage
les épousailles de la terre et du feu,
le temps des sources,
des naissances.
Après le sang, la traîtrise et le cri,
ah, tant rêvé !
le règne des moissons
pour le bonheur des granges.
A nous qui hébergeons l’aube de la parole
de rassembler le grain,
les mots de l’espérance.
Un jour d’été, l’enfant plonge dans la rivière,
joue avec le soleil
sous le regard apaisé d’une mère,
le héron danse sur son nid de sable,
le renard ouvre des ailes d’ange
et le serpent, le mal aimé, forçat de la poussière,
sauvé, s’étire entre les seins du jour.
                                     

                                           Jean Joubert in Anthologie de la poésie française contemporaine de Jean ORIZET Paris,
                                           Larousse, 2007.

 

Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé. Dans le cadre du commentaire composé, vous montrerez, par exemple, comment, par une exploitation judicieuse des éléments de la Nature, le poète rejette la violence et la haine et en appelle à la genèse d’un monde réconcilié.

 

SUJET III : DISSERTATION

La poésie se définit-elle comme une vision ou comme une maîtrise de la langue ? Dans un développement structuré, argumenté et illustré d’exemples littéraires précis, vous répondrez à cette question.

 

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