2015

 
SUJET I : RESUME – DISCUSSION.

 

                                       L’énergie nucléaire est-elle nécessaire ?

 

Quelle est la place de l’énergie nucléaire dans le monde ?
Elle ne représente que 6 à 7 % de la totalité de l’énergie consommée, toutes sources confondues. Si cela représente si peu, alors pourquoi utilisons-nous le nucléaire ?

Tout d’abord, pour la découverte scientifique. Une nouvelle source d’énergie ayant été trouvée, les scientifiques ont souhaité la développer. Les centrales nucléaires sont des systèmes complexes nécessitant une surveillance permanente. Même arrêtée, une centrale nucléaire doit être surveillée, contrôlée. Les combustibles usagés doivent rester dans des piscines où elles perdent petit à petit de leur radioactivité. Les déchets ne peuvent pas être mis n’importe où.

Pourquoi [de nombreux] pays se sont-ils lancés dans le nucléaire ? Le nucléaire est le domaine de la bombe atomique. Un pays moderne et puissant pense avoir besoin de l’arme nucléaire. Les recherches civiles servent les besoins militaires et réciproquement. En plus les centrales nucléaires peuvent servir à fabriquer le plutonium nécessaire à certaines armes.

Dans les années 1970, à la suite du premier choc pétrolier, la France [par exemple] a décidé d’investir à grande échelle dans le nucléaire afin d’assurer son indépendance énergétique. Celle-ci est toute relative, les voitures et les usines utilisent plutôt du pétrole et du gaz. L’uranium nécessaire au fonctionnement des centrales vient en quasi-totalité de l’étranger.

A la suite de l’accident de Three Miles Island aux Etats-Unis, puis de Tchernobyl en ex-URSS, la crainte d’un accident nucléaire a énormément freiné son développement. Ne pouvant pas utiliser l’argument de l’indépendance énergétique, une grande campagne a alors été lancée. La piste utilisée a été celle des gaz à effet de serre. On a trouvé le coupable idéal : le gaz carbonique. Il est dangereux pour l’humanité à cause du réchauffement climatique supposé d’origine anthropique. Une alliance de fait entre les pro-nucléaires et les écologistes s’est formée pour accuser les produits carbonés : pétrole, gaz et charbon. Vingt-cinq ans après Tchernobyl, la partie était quasiment gagnée, les carnets de commande des fabricants de centrales nucléaires se remplissaient, avec d’excellentes perspectives. La catastrophe japonaise a tout bouleversé.

 

          D’après Jean-Paul Biberian, Maître de conférences de physique à l’Université d’Aix- Marseille, Le Monde, 04 avril 2011.

 

RESUME : Vous résumerez ce texte en 90 mots. Une tolérance de plus ou moins de 10 % vous est accordée.

 

DISCUSSION : Vous discuterez le propos suivant :

« Un pays moderne et puissant pense avoir besoin de l’arme nucléaire ».

 

 

SUJET II : COMMENTAIRE

 

Méka a tout donné à la France : sa force, ses terres, et ses deux fils tués à la guerre. Le voilà qui attend la
consécration suprême : sa médaille.

 

Ce fut le tour de Méka. Le grand Chef des Blancs se mit à vociférer devant lui. Selon qu’il ouvrait ou fermait les lèvres, sa mâchoire inférieure s’abaissait et se relevait, gonflant et dégonflant le dessous de son menton. Il prit une autre médaille dans le coffret et
s’avança vers Meka en parlant. Meka eut le temps de constater qu’elle ne ressemblait pas à celle du Grec.

Le Chef des Blancs lui arrivait à l’épaule, Méka baissa les yeux sur lui au moment où il lui épinglait la médaille sur la poitrine. Méka sentait son souffle chaud à travers sa veste kaki. Le Chef des Blancs transpirait comme un lutteur. On eût dit que la pluie était tombée sur son dos. Une grande plaque humide s’étendait de ses épaules jusqu' à ses fesses.

Méka se demanda avec angoisse s’il allait lui coller son jabot humide sur chaque épaule comme il l’avait fait à M. Pipiniakis. Il respira quand le Chef des Blancs, après avoir accroché la médaille, recula de quelques pas et lui serra la main. Méka l’engloutit dans la
sienne comme du coton mouillé.

Méka regarda de biais sa poitrine. La médaille était bien là, épinglée sur sa veste kaki. Il sourit, leva la tête et s’aperçut qu’il chantait en sourdine, tandis que tout son visage battait la mesure. Son torse ondula malgré lui pendant que ses genoux fléchissaient et se détendaient comme un ressort. Il ne souffrait plus et n’entendait même pas ses os craquer. La chaleur, son besoin, la douleur qu’il avait aux pieds, tout avait disparu comme par enchantement. Il regarda encore la médaille. Il sentit que son cou grandissait. Oui, sa tête montait, montait comme la tour de Babel à l’assaut du ciel. Son front touchait les nuages.
Ses longs bras se soulevaient imperceptiblement comme les ailes d’un oiseau prêt à s’envoler…

 

                                           Ferdinand Oyono, Le vieux nègre et la médaille, Paris, Julliard, 10/18,1956, pp 102 -103.

 

Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé. Dans le cadre du commentaire composé, vous pouvez montrer par exemple comment F. Oyono, avec humour, se moque de l’autorité coloniale et tourne en dérision Méka, le collaborateur attitré des Blancs.

 

SUJET III : DISSERTATION

 

On peut bien se passer de littérature mais pas de science.

Que vous inspire une telle affirmation ?

OIF
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