2002 : QUIA PULVIS ES (1) (Victor Hugo)

 

Ceux-ci partent, ceux-là demeurent 
Sous le sombre aquilon(2), dont les mille voix pleurent, 
Poussière et genre humain, tout s’envole à la fois. 
Hélas ! Le même vent souffle, en l’ombre où nous sommes, 
Sur toutes les têtes des hommes, 
Sur toutes les feuilles des bois.

Ceux qui restent à ceux qui passent 
Disent : - Infortunés ! déjà vos fronts s’effacent. 
Quoi ! vous n’entendrez plus la parole et le bruit ! 
Quoi ! vous ne verrez plus ni le ciel ni les arbres ! 
Vous allez dormir sous les marbres ! 
Vous allez tomber dans la nuit ! -

Ceux qui passent à ceux qui restent 
Disent : - Vous n’avez rien à vous ! vos pleurs l’attestent ! 
Pour vous, gloire et bonheur sont des mots décevants. 
Dieu donne aux morts les biens réels, les vrais royaumes. 
Vivants ! vous êtes des fantômes ; 
C’est nous qui sommes les vivants !

                    Victor HUGO, Les contemplations.

 

1. Quia pulvis es : parce que tu es poussière. Ce titre en latin, qui est emprunté à la Bible, rappelle à l’homme que la mort est l’aboutissement inéluctable de la vie. 

2. Aquilon : vent du nord.

 

Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé. 

Dans le cadre d’un commentaire composé, vous pourrez, par exemple, montrer comment, à travers la composition du poème, la force des images et l’art des procédés littéraires, le poète parvient à suggérer que la mort qui est l’aboutissement fatal de l’existence symbolise autant le néant absolu que la vraie vie.

 

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