Ceux-ci partent, ceux-là demeurent
Sous le sombre aquilon(2), dont les mille voix pleurent,
Poussière et genre humain, tout s’envole à la fois.
Hélas ! Le même vent souffle, en l’ombre où nous sommes,
Sur toutes les têtes des hommes,
Sur toutes les feuilles des bois.
Ceux qui restent à ceux qui passent
Disent : - Infortunés ! déjà vos fronts s’effacent.
Quoi ! vous n’entendrez plus la parole et le bruit !
Quoi ! vous ne verrez plus ni le ciel ni les arbres !
Vous allez dormir sous les marbres !
Vous allez tomber dans la nuit ! -
Ceux qui passent à ceux qui restent
Disent : - Vous n’avez rien à vous ! vos pleurs l’attestent !
Pour vous, gloire et bonheur sont des mots décevants.
Dieu donne aux morts les biens réels, les vrais royaumes.
Vivants ! vous êtes des fantômes ;
C’est nous qui sommes les vivants !
Victor HUGO, Les contemplations.
1. Quia pulvis es : parce que tu es poussière. Ce titre en latin, qui est emprunté à la Bible, rappelle à l’homme que la mort est l’aboutissement inéluctable de la vie.
2. Aquilon : vent du nord.
Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé.
Dans le cadre d’un commentaire composé, vous pourrez, par exemple, montrer comment, à travers la composition du poème, la force des images et l’art des procédés littéraires, le poète parvient à suggérer que la mort qui est l’aboutissement fatal de l’existence symbolise autant le néant absolu que la vraie vie.
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