corrigé 2009

 

I. Travail préparatoire

1 - Le sens des termes suivants

  •   Exportation : vente de produits par les unités économiques  résidentes à des unités
  •   non résidentes.
  •   Mondialisation : c’est un processus  d’uniformisation de l’économie, de la culture, de
  •   la finance… à l’échelle planétaire.
  •   Capital humain : c’est l’ensemble des dépenses engagées pour doter aux hommes
  •   des connaissances ou du savoir, savoir faire, de la formation et qui sous tendent
  •   la productivité.
  •   Les termes de l’échange : c’est le rapport d’échange de biens entre deux pays matérialisé
  •   par le quotient : (IPx/IPm)x100.

 

2 - Ce qu’expriment le Taux de Pénétration (TP)  et le Taux d’ouverture (TO)

  • le TP exprime l’intensité de l’entrée des produits étrangers sur le marché intérieur. Il est mesuré par rapport entre les importations(M) et la DIB.

                     TP = \frac{M}{DIB} \times 100

  • Le TO ou degré d’ouverture

C’est le rapport qui exprime l’intensité des échanges commerciaux d’un pays avec l’étranger par rapport à l’évolution de son PIB.

TO  =   (X+M)/2    x 100      ou    X+M    x 100           

               PIB                              2PIB

 

3 - Evolution de l’incidence des X et du PIB et calcul du TAAM des indices des X et du PIB entre 1950 et 2001

CM = \frac{VA}{VD}

TAAM = \left[ \left(\frac{VA}{VD}\right)^{1/4}-1\right] \times 100

        

a)   CMx = \frac{2289}{100}=22,89 

CMpib = \frac{666}{100}=6,66

b)       

TAAMx_{50-73} = \left[ \left(\frac{1169}{100}\right)^{1/23}-1\right] \times 100=11,28\%

TAAMx_{73-90} = \left[ \left(\frac{1169}{652}\right)^{1/17}-1\right] \times 100=3,49\%

TAAMx_{90-01} = \left[ \left(\frac{2289}{1169}\right)^{1/11}-1\right] \times 100=6,29\%

TAAMPIB_{50-73} = \left[ \left(\frac{318}{100}\right)^{1/23}-1\right] \times 100=5,16\%

TAAMPIB_{73-90} = \left[ \left(\frac{524}{318}\right)^{1/17}-1\right] \times 100=2,98\%

TAAMx_{90-01} = \left[ \left(\frac{666}{524}\right)^{1/11}-1\right] \times 100=2,20\%

 

TCAM de l’indice des exportations et du PIB et CM de l’indice des exportations et du PIB

 

 

1950-1973

1973-1990

1990-2001

1950-2011

 CMx

-

-

-

22,89

 CM  PIB

-

-

-

6,66

 TAAMx

11,28%

3,49%

6,29%

-

TAAM PIB

5,16%

2,98%

2,20%

-

 

Source : D’après OMC, rapport annuel, 2001

 

4 - Le rôle joué par le GATT puis par l’OMC

A la suite du GATT, née en 1944  l’OMC à prolongé les missions du GATTen développant le commerce international par le biais de la baisse des tarifs douaniers et l’application des principes de non discrimination en matière commerciale et de lutte contre toute forme de protectionnisme non tarifaire et le dumping.

La Banque Mondiale a aidé au financement du développement et à la lutte contre la pauvreté.

Le financement des projets a un impact sur la hausse  du PIB et par conséquent sur les échanges.  Le FMI, sorte de mutuelle, finance les pays qui ont des difficultés  à équilibrer  leur Balance de Paiement. Elle aide à relancer les exportations, à réduire les importations et à augmenter croissance économique.

 

5 - Comparaison de l’évolution de la part de l’Afrique dans le commerce à

celle de la part de l’Asie entre 1950 et 1973

 

Pour l’Afrique

1950-1973 on a une baisse de la part de l’Afrique dans les Exportations de 4,2points

1973-1990 on a une baisse de 2,8 points

1990-1998  on a une baisse de 0,2 points

 

Pour l’Asie

1950-1973 Hausse de la part de 7,9 points

Globalement dans la période 50-98, il faut considérer que la part de l’Afrique a baissé dans le commerce  mondial (une baisse de  7,2points), alors que celle de l’Asie a augmenté de 13 points.

En Afrique cette baisse n’était pas régulière car la part a baissé de 4,2 points entre 50-73 ;  2,8 points entre 73-90 et  0,2 point entre 92-98.

De même  en Asie on constate que cette  hausse n’était pas régulière car elle était plus forte entre 50-73 avec 7,9 points, puis 3,6 points entre 73-90 et 1,5 point seulement entre 90-98.

 

6 - Les Raisons Internes et Externes de cette évolution de la part de l’Afrique dans le commerce mondiale sont :

        -  Sur le plan interne : l’Afrique est un continent ou la technologie est faible, ceci lié à la faiblesse de son épargne intérieure. La qualité de sa main d’œuvre est faible. C’est un continent où la démocratie est faible, ce qui justifie les conflits récurrents.  On privilégie plutôt l’Agriculture qui est souvent peu productive.

        - Sur le plan externe : les richesses récurrentes, la hausse du baril du pétrole, le changement de la demande des produits primaires exportés qui trouvent des substituts sur le marché international, la détérioration des termes de l’échange (les prix des produits primaires diminuent, alors que celles des produits manufacturés augmentent). On peut noter entre autres la protection déguisée des pays développés (normes sanitaires, technologiques…), mais surtout la spécialisation de ses pays sur les produits primaires à faible valeur ajoutée.

 

II. QUESTION DE SYNTHESE

Après la seconde guerre mondiale, l’économie du monde a retrouvé la paix et un dynamisme sans précédent. Dans les années 50, on a beaucoup plus produit et les échanges sont devenus intenses à cause du financement de l’Europe (dévastée par la guerre) par le plan Marshall, le libre échange, mais aussi du fait des politiques de population européennes combinées au développement technologique et organisationnel.

Pourquoi l’Afrique est  restée mal insérée dans le commerce mondial qui, pourtant, a connu une évolution remarquable de 1950 à 2001 ?

Nous répondrons à cette interrogation en étudiant d’abord  les étapes de cette évolution des échanges, puis les raisons de la mauvaise insertion de l’Afrique dans le com

 

IEVOLUTION DES ECHANGES MODIAUX DE 1950 à 2001

Depuis 1947, avec la création du GATT, les échanges mondiaux se sont développés plus rapidement que la production. Cette évolution s’est différemment manifestée en Europe et dans les autres continents pour plusieurs raisons.

 

A - Les différentes étapes de l’évolution des échanges mondiaux

Le développement est plus rapide en Europe qu’en Asie, dans les pays d’immigration européenne, les pays américains et africains.

 

1- Evolution des échanges commerciaux de 1950-1973

A partir des années 50 jusqu’aux chocs pétroliers, le commerce mondial a été très dynamique. Dans le monde on a enregistré une hausse de l’indice des exportations qui est passé de 100 en 1950 à 652 en 1974, soit une multiplication par 6,52 (Doc1). Cette tendance est confirmée par l’évolution des exportations de l’Europe occidentale qui sont  passées de 41,1% à 45,8%, c'est-à-dire une hausse de 4, 7points (Doc2). En Europe de l’Est, Ex URSS, les échanges ont été moins dynamiques : une augmentation de 2,5points seulement.

En Asie on a enregistré une forte hausse de la part des exportations mondiales de 7,9points.

Dans les pays d’immigration européenne comme le Canada, l’Australie, la nouvelle Zélande etc. (Doc2), il est noté aussi une baisse de leur part des exportations dans celles du monde qui passe de 21,3% en 1950 à 15% en 1973. C’est aussi le cas en Afrique et en Amérique  où on a enregistré respectivement 4,1 points et 4,2 points de baisse de leur part dans les exportations du monde

 

2 - Evolution du commerce mondial de1973 à 1990

Le rythme d’évolution a baissé dans la période où l’indice d’évolution des exportations est passé de 652 à 1169, soit une multiplication par 11,69 de 1950 à 1990 ou par 1,79 (environ 2) entre 1973 et 1990. Dans les pays de l’Europe occidentale  et les pays d’immigration européenne, il ya eu une faible augmentation de leur part dans les ventes mondiales à l’extérieur : respectivement + 0,4 point  et  1,5 point. En Asie, on a noté un ralentissement de la hausse de leur part des exportations (3,6 points seulement), alors qu’en Afrique et en Europe de l’Est et Ex URSS, il  y a eu une baisse de leur part : respectivement  2,8 points et 2,7 points.

En Amérique latine on a constaté une hausse de leur part de 0,1 point dans les exportations du monde.

 

3 -  Evolution du commerce mondial de 1990 à 2001

 

A partir des années 90, on a remarqué une reprise du commerce mondial. L’indice des exportations mondiales est passé de 1169 à 2289  soit une multiplication par 22,89 entre 1950 et 2001 (ou une multiplication par presque 2 entre 1990 et 2001). Les pays d’immigration européenne, les pays asiatiques et les pays d’Amérique  latine ont enregistré une hausse de leur part des exportations mondiales, respectivement de 1,9point, 1,5point et 0,9point.

Les pays d’Europe de l’Est et Ex URSS et d’Afrique ont enregistré une baisse de leur part dans le commerce respectivement de 3,4points, 0,7point et 0,2point.

Le commerce mondial a connu globalement une évolution positive avec une multiplication des exportations de 22,89(Question 3) qu’il devient nécessaire de connaître les raisons.

 

B - Les facteurs de l’évolution des échanges commerciaux dans le monde de 1950 à 2001

Le développement des échanges s’explique par leur  meilleure, le progrès technique et la mondialisation de l’économie.

 

1- L’organisation des échanges mondiaux

 

La création du GATT en 1944 a beaucoup apporté aux échanges internationaux. En effet à travers ses principes que sont la non discrimination en matière commerce, la diminution des tarifs douaniers et la lutte contre toute forme de protectionnisme, le commerce mondial s’est considérablement développé. Ainsi les échanges de marchandises (matières premières et produits manufacturés) se sont accrus. Bien que cette évolution soit marquée par des phases de crises liées aux chocs pétroliers de 1973 et 1979 (hausse du prix du baril du pétrole et du cours du dollar), la production mondiale et les exportations ont été boostées par l’émergence des pays d’Asie (les dragons) qui ont connu un développement industriel frappant dans les années 70.

En plus il faut noter la création de l’OMC (organisation mondiale du commerce) en 1995 venait d’approfondir ou renforcer  les principes du GATT (General agreement on tarifs and Trade) et étendre son champ d’application dans le domaine des services.

 

2 - La mondialisation de l’économie

Définie comme une unification de la production, de la consommation, des marchés (capitaux, biens et services…), des cultures, …  la mondialisation a donné un coup de fouet aux échanges mondiaux. Apparu vers es années 80, ce phénomène a permis d’avoir une hausse des échanges. En effet, les producteurs opèrent à travers le monde à la recherche de coûts de production faibles et pour satisfaire une consommation des citoyens du monde qui ont presque les mêmes goûts. Les capitaux circulent librement à la recherche de rentabilité, à cause de la désintermédiation, le décloisonnement et la déréglementation.

 

3 - Le progrès technique

Le progrès technique a connu un développement à une vitesse vertigineuse à cause de la diffusion des Nouvelles techniques de l’information et de la communication(NTIC). En effet à travers les autoroutes de l’information, on note une intensification des échanges car, les capitaux, les biens et les services circulent aisément à travers le monde.

Force est de constater que le commerce mondial a connu une progression positive fulgurante entre les années 1950 et 2000, même si par moment cette évolution est perturbée par des crises dont les effets sont notables. Il urge de savoir pourquoi cette forte tendance du  commerce mondial ne profite pas à certaines parties du monde comme l’Afrique.

 

II -Les facteurs de la faible insertion de l’Afrique dans le commerce mondial

Le continent africain est un continent mal inséré aux échanges internationaux  pour des raisons liées au fonctionnement de son économie et à ses relations avec le reste du monde.

 

A -  Les causes endogènes

La faible implication du continent noir au commerce est fortement liée à des facteurs économiques et politiques

 

1- Les causes économiques

En Afrique, les facteurs de production (capital et travail) sont de très mauvaise qualité. En effet, L’Afrique est l’un des continents qui présentent une évolution démographique très forte. Les taux de fécondité, de natalité ne cessent de croître. Dès lors il se pose le problème de sa prise en charge car les taux de croissance économique sont restés faibles. Les ressources étatiques ne suffisent pas dès lors pour la loger, la former, l’éduquer, la donner du travail, etc. La productivité du facteur capital humain est très faible pour soutenir alors la croissance. (Doc3). A cela il faut ajouter la faiblesse des moyens financiers pour faire face au développement technologique par le biais de la recherche-développement (Doc3). Ainsi le capital technique est aussi faible et peu productive. L’absence d’inventions et d’innovations, à l’instar des autres continents comme l’Europe, ne lui permet pas de s’adapter à la marche du monde. A cela s’ajoute que le climat d’investissement n’est pas favorable au développement du capital : infrastructures insuffisantes, fiscalité élevée, épargne faible,…, mais aussi une mauvaise organisation du marché intérieur (Doc3)

 

2 - Les causes politiques

Les institutions africaines héritées de la colonisation sont mal adaptées à la nouvelle donne mondiale. Ainsi, l’Afrique est caractérisée par la mal gouvernance politique et économique (Doc 3). Politique parce qu’on note une faiblesse démocratique. Les pays qui assurent une alternance par les urnes sont comptés, les lendemains électoraux sont toujours émaillés de troubles, la presse n’est pas totalement libre et la liberté de manifestation n’est qu’un vain mot.

Par ailleurs, il y a la mal gouvernance économique avec la corruption, la mauvaise gestion des entreprises privées et publiques et il n’existe pas de lois efficaces pour faire face. Ces différents facteurs limitent  l’adaptation et la connexion du continent au marché mondial caractérisé en principe par la liberté de circulation des personnes et des capitaux.

A cela il faut ajouter les facteurs extérieurs.

 

B-  Les facteurs exogènes 

Parmi les facteurs qui empêchent l’Afrique de bien s’insérer au commerce mondial, on retrouve la structure de l’économie et la spécialisation.

 

1- Les origines structurelles

 

Depuis plusieurs siècles, l’Afrique a subi la domination coloniale qui en partie l’a appauvrie, car les métropoles ont puisé pendant  très longtemps ses ressources matérielles et humaines. Cette présence coloniale a laissé en héritage un système économique inadapté et taillé à la mesure des besoins des européens. La conséquence immédiate est que la structure économique mise sur place présente une forme duale, désarticulée et dépendante.

Cette économie est duale car il coexiste un secteur moderne extraverti et un secteur traditionnel basé sur l’agriculture.

Désarticulée, cette économie présente deux secteurs dont les relations sont très faibles. D’ailleurs les relations du secteur moderne sont très poussées avec le reste du monde où il s’approvisionne en matières premières et équipements (l’extraversion).

Finalement, ce système devient un système dépendant car, sur le plan commercial l’Afrique achète ses biens de production à l’extérieur et y vend ses matières premières. Technologiquement ce continent n’a rien à offrir (pas d’invention et d’innovation) à cause de ses moyens financiers faibles.

Ces facteurs structurels ne peuvent permettre une économie productive adaptable au monde moderne. 

 

2 - La spécialisation de l’économie africaine

Incapable de financer ses recherches, l’Afrique s’est spécialisée dans la production et la vente des produits primaires à faible valeur ajoutée (matières premières). Cette spécialisation rend l’économie africaine vulnérable aux changements rapides qui s’opèrent dans le monde. En effet la demande mondiale des produits primaires a été modifiée à cause de la substitution des produits primaires. (le coton est remplacé par les produits synthétiques, l’huile d’arachide par l’huile végétale,…).

Aussi les prix des produits primaires ne cessent de baisser (détérioration des termes de l’échange). Par ailleurs  il faut noter que l’Afrique est absente sur le marché des produits manufacturés.

La conjugaison de tous ces éléments met l’Afrique dans une situation inconfortable et qui bloque son insertion au marché mondial.

En définitive, force est de constater que les échanges mondiaux ont évolué positivement depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Bien que les pays développés aient largement profité de cette évolution, les pays africains n’ont pas pu être bien insérés dans le commerce mondial à cause des insuffisances internes et leur mauvaise spécialisation internationale.

Il reste à inventer une nouvelle stratégie qui régira de façon équitable les échanges internationaux. L’Afrique pourra certes tirer son épingle du jeu, mais vu la position de son économie dans le monde, ses chances ne seront-il pas minces ?

 

OIF
RESAFAD

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