4. Les facteurs de la croissance

 

La croissance économique est obtenue par l’augmentation des facteurs de production et/ou de la productivité. Parmi les facteurs explicatifs de la croissance, nous pouvons retenir le facteur travail et le facteur travail.

 

 Le facteur travail : le facteur travail dépend de la démographie. Dans le processus de production il peut être appréhendé sous son aspect quantitatif et qualitatif.
La quantité de facteur travail disponible dépend de la variation de la population totale, de la variation de la population active, de l’allongement de la durée de travail, de l’allongement de l’âge de la retraite de la réduction des jours de congé…Un accroissement de la population active permet sous certaines conditions, une augmentation de la production.
Voici comment le facteur travail agit sur la production.

 

 

 

 Le facteur capital : Le facteur capital comporte le capital financier et le capital technique.

Le capital technique (équipement, véhicule, installations, bâtiments administratifs, écoles, routes ….) est le fruit d’une épargne suivie d’un investissement. Avec l’épargne les entreprises réalisent des investissements. Plus l’investissement est élevé plus forte est la croissance. on a pu constater que pendant les 30 glorieuses  (30 années qui ont suivi 2éme guerre mondiale ) , les pays qui avaient les plus forts taux d’investissement avaient connu les plus forts taux de croissance.
Exemple : le japon qui avait un taux d’investissement de 30% a connu un TCAM d’environ 8.5%. Ce mécanisme investissement – croissance est mis en évidence par Keynes à travers le multiplicateur keynésien


∆R = k *∆I k = ∆R / ∆I
I = E   →  k = ∆R / ∆E 
Le revenu est soit consommé (C) soit épargné (E)

R=C+E\rightarrow \Delta R=\Delta C+\Delta E

                                       ∆E = ∆R - ∆C
1= pms+ pmc
1= s+c

K=1/1-c\rightarrow K=1/s     donc  \Delta R=\Delta I/1/s 

 

Selon J. M. Keynes, une augmentation de l’investissement va entraîner un accroissement du revenu k fois plus élevé que l’investissement initial. Ceci est dû au multiplicateur d’investissement k. Exemple : un Etat qui injecte 100 milliards de FCFA pour créer des infrastructures. Les commandes passées aux entrepreneurs qui fabriquent les biens nécessaires sont équivalentes à 100 milliards de FCFA.


Si la Pmc c = 0.75 on aura 100 k = 100* 1/1-0.75
= 100*1/0.25
= 100*4
= 400

L’augmentation de 100 milliards donne finalement un revenu de 400 milliards de FCFA.
Le multiplicateur peut être défini comme un coefficient qui multiplie un supplément d’investissement global de revenu à la fin d’une série de vagues ou d’ondes successives de dépenses.

 

Remarque : si la demande de l’économie est faible l’Etat peut augmenter les investissements (variable autonome), puis les revenus et la demande (effets contra-cycliques de l’investissement) Donc l’intervention de l’état peut relancer la demande et créer des emplois. Mais cette intervention peut provoquer un effet d’éviction défini comme étant une conséquence d’un déficit budgétaire financé par le recours des pouvoirs publics à l’emprunt qui provoque un déplacement des ressources d’épargne disponible vers le secteur public au détriment des entreprises privées. Son résultat est une hausse du taux d’intérêt (car la demande de capitaux s’accroît) dommageable pour l’activité économique. Il faut ajouter que le multiplicateur joue dans les deux sens (positif comme négatif). Ce mécanisme explique l’expansion et la récession ; il peut aussi jouer en faveur de l’étranger si les biens d’équipement sont importés (cas des pays sous développés)

 

L’effet accélérateur: L’accroissement du revenu du à l’augmentation des investissements engendre une hausse de la demande qui nécessitera un investissement supplémentaire (variable induite).
∆I (autonome) ∆R ∆D ∆I (induite)

Lorsque le revenu augmente, la demande augmente. Cette augmentation de la demande va entraîner à nouveau une augmentation de l’investissement. Les entreprises vont recruter encore de la main d’œuvre ; ce qui augmente à nouveau les revenus distribués puis la demande ensuite l’investissement….
Nous avons donc ce qu’on appelle le cercle vertueux de la croissance.
Soit a = capital utilisé/ production obtenue
a = l’accélérateur : c’est le coefficient de capital

 

Remarque : l’effet accélérateur n’est pas isolé, il dépend de l’effet multiplicateur. L’interaction du multiplicateur et de l’accélérateur est appelé effet oscillateur par Samuelson « les entrepreneurs voient l’avenir sous un jour meilleur et encouragent les dépenses ».
 Le progrès technique : Le progrès technique est l’ensemble des modifications qui touchent les procédés de fabrication, la nature des produits et qui permettent, soit d’améliorer la productivité, soit de produire des biens nouveaux ou de veiller à la qualité des produits. Pour un bon nombre d’économistes, le progrès technique apparaît comme le principal facteur de la croissance. Il repose sur l’innovation c.-à-d. de la mise en application d’une invention (la découverte de nouveaux produits ou de nouveaux procédés de fabrication)

 

  

Les autres facteurs de la croissance

Les facteurs économiques travail et capital ne suffisent pas pour expliquer la croissance économique. Il existe le progrès technique et d’autres facteurs tels que :
   

- Un système financier performant : le système bancaire ou financier doit être efficace et doit mobiliser l’épargne disponible pour la redistribuer aux producteurs si nécessaire. l’intervention des pouvoirs publics est importante pour reformer le cadre en contrôlant la création monétaire et en adaptant les besoins aux financements ;
 

 - Les ressources naturelles : l’exploitation des ressources naturelles peut aider à relever le taux

   de croissance. Cependant, il faut noter que certains pays (PED) disposent de beaucoup de matières

   et n’ont pas une croissance satisfaisante alors que d’autres n’ont pas assez de ressources et ont

   une croissance forte (Japon) ;
   

- L’environnement extérieur : les relations avec les autres pays facilitent la croissance économique. Elles permettent de bénéficier de marchandises, de capitaux, de connaissances de découvertes… ;
   

- L’existence d’un cadre juridique approprié favorisant la liberté du travail et le droit de propriété ;
   

   - Un désir d’enrichissement matériel ;
   

   - La valorisation de la production et de l’effort en général ;
   

   - La disparition de certains préjugés sociaux ou religieux ;
   

   - L’incitation à épargner ;
   

   - Une volonté d’action et de transformation de l’environnement.
     Les économistes français M.M CARRE, DUBOIS, et MALINVAUD ont résumé ces facteurs en

    facteurs résiduels de la croissance.

 

 TCAM

 

    5.54%

 Facteur capital et travail

 

    2.44%    

 Facteur résiduel (intervention de 

 l'état, amélioration de la gestion 

 de l'entreprise, l'ouverture de

 l'économie, la diffusion de

 l'instruction, priorité donnée au 

 travail et non aux loisirs,

 aspiration au bien être matériel...)       

    3.1%



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